Je me suis lancé il y a quelque temps dans un marathon de la saga Halloween. Aimant beaucoup le premier de John Carpenter, j’étais curieux de découvrir le reste de la saga en sachant impunément qu’il n’était pas du tout à la hauteur de HALLOWEEN (1978). J’ai pu constater cette baisse décroissante de créativité tout au long des suites allant de pire en pire. Bien que HALLOWEEN 4 : The return of Michael Myers (1988) propose enfin une idée intéressante, celle-ci sera complètement annulée/éradiquée dans le cinquième épisode. Allant de déception en déception, je me suis tout de même tourné vers le sixième film, peut-être est-ce une tendance masochiste de ma part seulement je possède ce souci de complétude vis-à-vis des sagas ou même des séries. Alors que vaut, selon moi, HALLOWEEN : The Curse of Michael Myers (1995) ?
On aurait pu croire que les producteurs se seraient calmés lorsque l’on voit qu'il y a eu 6 ans avec le précédent film. Ils s’étaient construit une dangereuse routine consistant à sortir un film de la saga pratiquement chaque année. On pourrait penser qu’il y aurait eu une concertation entre l’équipe créative et les producteurs, qu'ils auraient réfléchi à comment recréer la peur, l’inquiétude face à ce monstre populaire du genre slasher. Comment reprendre l’histoire correctement et peut-être construire une autre relation entre le spectateur et Michael Myers ? J’ai bien peur qu’il n’y est rien eu de cela.
Le film s’embarque dans une histoire qu’il ne contrôle absolument pas. Par exemple, certains personnages, ultra secondaires du premier film, sont ici recyclés et très mal introduits accentuant ainsi l’illisibilité d’un scénario mal écrit ignorant totalement l’héritage des précédents films. L’acteur Donald Pleasence renfile son parka beige et fait ici sa dernière apparition, dommage que ce soit sur une fausse note. Son personnage sympathique était véritablement le seul élément qui rattachait les films entre eux, bien que certains choix du personnage laisse à désirer.
Mon constat amer s’est accentué en regardant les films sortis en 1995, allant du prodigieux SEVEN de Fincher, ou pour rester dans le même genre horrifique et pour ne pas comparer l’incomparable, au film VILLAGE OF DAMNED (Le village des Damnés) et IN THE MOUTH OF MADNESS (L’antre de la folie) du père de Michael Myers, John Carpenters.
J’ai donc ressenti que ce film n’était qu’un argument économique surfant sur son titre et sur le succès de ses aînés mais sans leur rendre un quelconque hommage ou respect.