Maïwenn et Cécile De France sur la route partent pour un week-end de travail à la campagne. Quelque part, un homme sans visage dans sa camionnette se débarrasse de la tête d’une femme sur un chemin de terre.
Alexandre Aja plante le décor de Haute Tension dans une vieille ferme rénovée, isolée au cœur de la campagne landaise. Et ajoute la famille de la jeune fille interprétée par Maïwenn : père, mère et petit frère.
Après l’insouciance de la première partie, nécessaire à la mise en condition du spectateur pour un bon film d’angoisse, tombe la nuit. Là où les cauchemars prennent vie. L’homme de la camionnette – Philippe Nahon, quasiment tout le film sans que ses yeux ne soient visibles, impressionnante performance – sonne à la porte. Alors meurtre après meurtre, témoin silencieux, Cécile de France joue très juste, tandis que les maquillages et les effets de sang sont extrêmement réussis, gores à souhait, pourtant sobrement réalistes.
Parti dans la nuit avec les deux jeunes filles à son bord, l’homme continue de semer l’horreur sur son passage. La tension est au sommet lors d’une angoissante partie de cache-cache dans une station-service. Et la dernière grosse séquence reste dans le rustique avec l’affrontement final, sous une serre luxuriante avec un manche de bois barbelé, avant le twist ultime.
Tout ne fonctionne pas dans la résolution, mais ce n’était qu’un prétexte pour l’heure et demie passée entre angoisse et horreur. Haute Tension assume son aspect film de genre, et le corps du film est fort: mise en scène efficace, séquences choquantes et visuel gore maitrisé dans un univers calme. Alexandre Aja pose les bases d’un cinéma de l’hémoglobine et du contraste entre la normalité et l’indicible.
Matthieu Marsan-Bacheré