Si les films Marvel sont toujours très présents au cinéma, l'on constatera que la résistance s'organise et que des films un peu différents émergent régulièrement. "Her smell" en fait assurément partie ; certes, ce n'est pas terrible, mais c'est agréable de voir que des gens proposent autre chose.


L'intrigue est assez pauvre ; le tout est structuré en 5 ou 6 scènes, l'on pourrait alors croire que l'auteur approfondit chacune d'elle, permet aux personnages de vivre au travers de ces nombreux échanges verbeux, et bien non : les deux premières scènes se répètent lourdement, il faut attendre les deux dernières pour sentir une évolution, évolution qui se déroule lors d'une ellipse malheureusement et dont il faudra se contenter des conséquences. C'est un peu facile car au final, l'auteur ne se prend pas la tête à construire un cheminement menant à la rédemption, il se contente de montrer l'héroïne s'autodétruire, puis de la montrer en train de remonter la pente. C'est décousu. C'est facile. Et c'est répétitif. Les conflits ne se ressentent pas puisqu'on suit le personnage qui génère des conflits pour les autres ; elle devrait être concernée par les problèmes qu'elle cause, sauf que son état la met au dessus de ça, de ce fait, on ne ressent pas la tension que l'on voudrait ressentir, on doit juste supporter le tempérament auto-destructeur et arrogant de ce personnage qui n'a pas grand chose à offrir.


La mise en scène est un peu chiante : caméra épaule qui suit les actrices, dont la principale qui cabotine ; beaucoup d'acteurs cabotinent dans ce film, c'est agaçant, heureusement qu'il en reste quelques uns dans la retenue comme Eric Stoltz qui a très bien vieilli et que l'on aimerait voir plus souvent sur grand écran. Après, ce big show que beaucoup proposent, c'est en adéquation avec la caméra, le découpage et le montage un peu excessifs dans le genre. Notons que les morceaux ne sont vraiment pas terrible et que le côté rock 'n roll est donc assez agaçant. En revanche, les lieux sont plutôt cool, bien décorés, bien exploités.


Bref, pas terrible.


PS : ajoutons à cela un message de bien pensance ultime ; certes ce n'est pas parce qu'on est une rock star (même ce genre de rock star là qui propose de la musique qui pue de la chatte) qu'il faut forcément se comporter comme un connard, mais ici le changement est tellement radical, la rock star est tellement rangée et fleur bleue à la fin, que ça en devient un peu ridicule (ce ne sont pas les quelques grossièretés sur le ton de la déconnade qui vont me leurrer).

Fatpooper
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le 15 févr. 2020

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