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Si je ne devais trouver qu'un seul argument pour expliquer mon coup de coeur pour Herbes Flottantes, ce serait sans aucune doute la beauté charmeuse d'Ayako Wakao. Déshonorant ou pas, je troque ma place pour celle du jeune Kiyoshi sans y réfléchir à deux fois, nulle doute que je saurai me contenter de vivre dans l'ombre d'une respectabilité perdue :mrgreen:


Second Ozu que je découvre et j'apprécie toujours autant son regard plein d'empathie pour ses contemporains ainsi que sa manière de les mettre en scène. Même si, ici, il introduit dans son histoire beaucoup de personnages, après la séance on continue de penser à bon nombre d'entre eux, à commencer par le protagoniste forcément, un acteur sur le retour, qui revient sur les terres où vit son amour d’antan avec son fils caché, mais aussi sa nouvelle compagne, toute en humanité, rongée par la jalousie, revancharde mais dont l'attitude se comprend.

Sans oublier le trio d'acteurs qui bourlinguent de ville en ville, le petit gadjo de Bonjour qui vient nous faire sourire, l'atout charme du spectacle qui trouve en la personne d'Ayako un appât redoutable, mais aussi le grand-père de la troupe, ou encore Kiyoshi, sa mère... une sacrée galerie dont chaque membre trouve une belle place à l'écran : un vrai tour de force à mon sens.


Vient ensuite cette signature reconnaissable du cinéaste, marquée par une caméra au ras du sol qui nous invite dans l'intimité des âmes mises en scène. J'aime beaucoup pour ma part son coup d'oeil et sa manière d'appuyer sur la manière d'être de ses personnages, en s'attardant sur des gestes, des routines, qui leur donne une belle dimension.


Finalement peu de réserves, si ce n'est peut être cette rengaine théâtrale qui finit par être un peu longue par moment, avec le spectacle qui se joue, se rejoue, se re-rejoue, ainsi qu'une musique que j'ai parfois trouvée envahissante.


Mais sinon, c'est une nouvelle approche de sa filmo qui me fait forte impression. Et puis bon, il y a Ayako, donc j'suis pas complètement objectif, vous ai-je déjà dit qu'elle est à se damner ici ?

oso
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le 22 nov. 2025

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oso

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