Si le financement est majoritairement américain, le film est réalisé par un Argentin, et a été tourné au Mexique. Ce long métrage affirme clairement cette identité latino-américaine, en ce sens qu’il ne concède rien au code du genre hollywoodien. Mais ce relatif exotisme ne suffit pas à séduire et passionner le spectateur. Adrian Garcia Boliano utilise des zooms à outrance, paraît rechercher sans cesse des effets de mise en scène perturbants sans être ostentatoires et donne l’impression de s’attacher davantage à créer une ambiance d’inquiétante étrangeté, qu’à irriguer le scénario d’une originalité qu’il s’échine à faire apparaître dans les images.
Face aux faible charisme des acteurs, on décroche assez vite avant d’en venir à ne plus se sentir concerné par l’histoire qui est racontée. C’est assez blasé que l’on découvre le fin mot de l’histoire, ni surprenant, ni transcendant, mais qui serait censé nous glacer. Ce qui est étouffant ici, c’est essentiellement la prétention qui transparaît de chaque plan. Moins théorique et plus incarné, Here comes the devil aurait gagné en efficacité.