His House
6.2
His House

Film de Remi Weekes (2020)

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Le film le plus politiquement incorrect des 10 dernières années

Il y a des films que l'on aurait aimé voir autrement qu'en VOD/DVD et qui auraient justifié leur sortie en salles. Cette première réalisation du Britannique Remi Weekes en est la preuve. Scénarisé par Weekes sur une idée de deux anciens éditeurs de magasines, interprété par deux acteurs pas vraiment connus du grand public (Sope Dirisu, vu dans "Undercover", et Wunmi Mosaku, qui a fait du tort au Kryptonien dans Batman v Superman), le long-métrage est une surprise Netflix de taille qui mérite notre attention...


L'histoire de deux réfugiés soudanais qui se voient offrir une seconde chance en pouvant habiter dans un quartier dégueulasse de Londres, avec peu de moyens et dans une maison délabrée. Le voisinage n'est pas très accueillant, certains jeunes — pourtant noirs — sont même racistes et des visions macabres viennent agresser nos tourtereaux qui hésitent entre malédiction de leur pays natal et maison hantée. Bloqués dans une baraque de plus en plus offensive, Bol et Rial n'ont pas d'autre choix que d'affronter leurs vieux démons.


Remi Weekes livre ici un long-métrage impressionnant, tant par la forme que par le fond. La forme, c'est une qualité rare de mise en scène, de choix d'angles, de jeu inouï avec la lumière, d'une photographie sublime, d'un imaginaire visuel riche et surprenant, filmant certaines séquences comme des peintures somptueuses. Il fait monter la tension comme un pro et coiffe au poteau les protégés de Blumhouse et compagnie. Dans le fond, la claque est inattendue. Sans tomber dans le pathos ni le pamphlet aujourd'hui omniprésent contre le racisme (écrit à la truelle comme Antebellum pour ne citer que lui), le scénario propose des thématiques violentes, concrètes, réalistes, réfléchies.


Sans spoiler, il faut de sacrées burnes pour proposer en 2020 un tel sujet, de telles répliques, de telles idées. Ici, ce n'est pas parce qu'on est réfugié que l'on est tout blanc, ce n'est pas parce qu'on est black qu'on n'est pas raciste, ce n'est pas parce qu'on a un travail qu'on n'a pas de passé. Weekes balance à la tronche du spectateur des vérités qui dérangent, des scènes virulentes pour un drame social mâtiné de fantastique et d'horreur mais qui reste surtout une œuvre triste et poétique. On aurait préféré un final moins bariolé, plus dans le ton du film, mais dans l'ensemble His House reste une belle claque donnée avec un gant. Celui de Sacré Robin des Bois.


النصر لنا

MalevolentReviews
7

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Créée

le 4 nov. 2020

Critique lue 283 fois

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