Les films des années 30 semblent appartenir davantage qu’à une autre époque : ils semblent appartenir à un autre monde… c’était une autre façon de « faire du cinéma » et comme trop souvent du drame à deux de tension qu’on a jamais su reproduire exactement (heureusement…). Ce qui n’empêche pas bien entendu que l’on ait continué par la suite ici et là (et trop souvent) à faire des films de merde mais ce n’était pas la même chose : plus les mêmes daubes !
Ainsi, cet « Hôtel du Nord » où le drame se noue ou plutôt les « drames », car il y en a plusieurs… tous aussi improbables les uns que les autres, des drames qui laissent le spectateur interloqué devant tant de… tant d’invraisemblances invraisemblables faites de naïveté à tous les étages et de rebondissements niaiseux à n’en plus finir.
Dire qu’on n’y croit pas et qu’on s’emmerde ferme, c’est rester très en dessous de la vérité… il reste évidemment cette ambiance le long du canal Saint-Martin et surtout cette sacrée parigote Arletty à « gueule d’atmosphère ! » qu’on ne voit pas assez, hélas… On se farcit donc Annabella, la très jolie Annabella certes mais quelle cruche elle peut être…! elle donne envie de se jeter dans le canal, juste à côté de l’écluse, là où est écrit (c’est d’époque) « secours aux noyés » (sic !). Sans compter son bellâtre… évidemment.
D’ailleurs, même l’élégant Louis Jouvet en fait un peu trop ici, voire carrément trop en fait. Mais tout le film est comme ça de toute façon… 1h35 qu’il fait le machin mais j’ai cru que c’était 2h35 ! A noter en tout cas la présence d’un certain Bernard Blier dans un petit rôle…!