J’ai découvert « HS Hors service » le 07 juillet 2003 à 20 heures 55 sur France 3, soit lorsque j'avais douze ans. En lisant le résumé dans le magazine télé, cela m'intriguait : moi pour qui le cinéma français se résumait à De Funès, Bourvil, Belmondo, etc... : je découvrais alors ce film sorti en 2001, parodie de gangsters, violente et barrée : unique dans le cinéma hexagonal.
Je l'ai revu il y a quelques mois, soit presque 18 ans plus tard.
La scène d’ouverture de ce film est vraiment barrée : Marchand et M’Sieur sonnent chez un type se faisant passer pour des témoins de Jeovah, entrant de force : ils veulent une disquette, l’échange est tendu. Marchand apprend à M’Sieur les bases du métier, ce qui a commencée par la mort du chien, puis par le type, puis sa femme. Trois morts en moins de cinq minutes, des dialogues punchys.
Et le reste du film va rester dans ce registre – bien que trop rarement, car l’histoire est en fait celle de la tentative de rédemption de Marchand, qui doit se retenir de tuer ou de cogner des gens.
Une des idées géniales de Jean-Paul Lillenfeld à la réalisation, qui a aussi écrit le scénario et les dialogues, c’est de confier le rôle de cette brute de Marchand à Dieudonné : qui apparaît comme une armoire à glace à la force physique qu’il semble sous-estimé. Et l’acteur est très bon que ce soit dans les séquences bien barrées (voir une scène se déroulant à l'hôpital : hilarante) ou dans des séquences plus sérieuses, presque émouvantes même.
De toute façon, le casting est parfait : Lorant Deutsch, 25 ans, dans le rôle de M’Sieur : son visage encore enfantin, innocent colle fort bien avec son personnage accro au Tamagochi ; Lambert Wilson, joue de son physique marqué, anguleux, pour créer une parodie de chef de tueurs ;
le méconnu Stéphan Guérin-Tillié, bras droit de Francis et aussi gay que lui, est fort bien servi par de superbes répliques et enfin François Berléand, est toujours parfait dans un rôle de victime.
A noter qu’outre lui, on retrouve Catherine Mouchet et Pascal Leguennec, dans le film « Ma petite entreprise » tourné quatre ans plus tôt.
Je préfère le film pour ses scènes, parfois longues (comme celle du motel), où les tueurs débitent des dialogues punchys, presque audiardiens et les voir dans des situations débiles.
Lillenfeld a compris, comme Alexandre Astier qui débutera « Kaamelott » deux ans plus tard, que lorsqu’on donne des répliques tranchantes à un acteur, cet acteur se surpasse.
Certes le final tire en longueur, il y a notamment une longue scène où Victor relit les notes prises par M’Sieur pour son feuilleton qu’il a raté.
Et le nombre de morts dans le final est assez impressionnant, la dernière scène est d’une ironie absolue.
Le film n’a pas très bien marché lors sa sortie, le public n’ayant visiblement vu que la violence et non la parodie