« Puisse le sort vous êtes favorable ». Voici tout ce qu’on espère pour les héros d’ « Hunger Games 2 : l’embrasement ». Adaptée des romans de Suzanne Collins, la dystopie oppose ici les anciens vainqueurs des Jeux de la Faim dans les exceptionnels Jeux de l’Expiation, toujours séparés par districts. Mais la fameuse réplique susdite représente tout ce qu’on pouvait souhaiter au deuxième opus. Et quand les chiffres tombent, à savoir plus de 161 millions de dollars en un week-end rien que au box-office américain, on se dit que oui, le sort lui a été favorable. Ce nouvel épisode était attendu par tous les fans de la planète, ce qui faisait de lui un succès annoncé. Mais concrètement, est-il à la hauteur de ses prétentions ?

Tout d’abord, la franchise s’est séparée de Gary Ross à la réalisation et a parié sur la technique de Francis Lawrence, qui avait su séduire un large public avec « Je suis une légende ». Moins saccadée, la prise de vue renoue avec les blockbusters classiques mais se distingue tout de même par la relation que la caméra entretient avec les acteurs. En effet, Lawrence conserve l’aspect voyeuriste du à l’originalité du scenario, tout en ôtant le coté caméra à l’épaule qu’affectionnait son prédécesseur.
Il est également parvenu à rendre le film moins impersonnel, en ajoutant des émotions et en jouant davantage sur le triangle amoureux. Entre humour et amour, « Hunger Games » s’embrase et surmonte avec facilité les codes un peu simplistes du « teenage movie ». Il prend même une dimension politique importante, déjà entrevue dans le premier film, à savoir une dénonciation féroce du capitalisme et de la lutte des classes. Un combat singulier qui se matérialise par une arène dans laquelle des gens de milieu modeste, regroupés en Districts, s’entre-tuent pour divertir un public d’aristocrates en mal de sensations fortes. Et pour ce deuxième opus, les formidables techniciens issus des couches sociales supérieures ont concocté une nouvelle arène. Plus travaillée, plus imprévisible, elle devient plus stratégique mais souffre de quelques défauts. Les mandrills tueurs sont un obstacle peu recherché dans l’idée, et la représentation filmique des champs de force n’est pas très palpitante vue du siège du spectateur. Mais bon, de toute façon, ces petits défauts sont bien oubliés grâce à la superbe de Jennifer Lawrence, qui n’en fait pas des caisses. Pleine de charme et de détermination, elle paraitrait pourtant plus discrète que battante. Ici est toute la force de son jeu.

Malgré un début qui peine à trouver son rythme de croisière et une fin rapidement négociée, ces nouveaux Jeux de la faim se dégustent sans faim. Enfin, grâce à un montage de fin plutôt fin, le spectateur reste sur sa faim, pressé de connaitre… la suite !
Jonathan

Écrit par

Critique lue 386 fois

2
6

D'autres avis sur Hunger Games - L'Embrasement

Hunger Games - L'Embrasement
Socinien
6

Du pain et des pieux

Ce film m'a plongée dans une grande perplexité. J'y allais avec un enthousiasme débordant à la perspective d'affronter un nouvelle adaptation tremblotante d'un roman qui a su habilement mixer...

le 28 nov. 2013

65 j'aime

14

Hunger Games - L'Embrasement
B_Jérémy
8

« Que les 75e Hunger Games commencent. Puisse le sort vous être favorable. »

J’ai un problème Mlle Everdeen, un problème depuis que vous avez sorti les baies empoisonnées dans l’arène. Si le Haut-Juge Seneca Crane avait un brin de cervelle il vous aurait fait exploser...

le 14 juil. 2022

52 j'aime

45

Hunger Games - L'Embrasement
Vivienn
4

Dead Set

Autant prévenir tout lecteur potentiel à l'aube de cette critique : elle sera très subjective. Durant l'été qui a précédé la sortie du premier film Hunger Games, j'ai dévoré les livres de Suzanne...

le 22 nov. 2013

52 j'aime

12

Du même critique

Les Tontons flingueurs
JodAnim
8

Dialogue(s) au terminus des Prétentieux.

Regarder un film de gangsters un 11 septembre, la coïncidence peut faire sourire. Pourtant je dois bien dire que je n'y avais pas prêté attention jusqu'à la rédaction de cette critique. "Si on...

le 11 sept. 2012

22 j'aime

10

Freaks - La Monstrueuse Parade
JodAnim
3

Monstres d'une mauvaise compagnie.

Numéro 24 au top 111, je me devais d'aimer. Par souci d'honnêteté culturelle ou bien de conformisme. Et pourtant.. Ce n'est pas tant la réalisation ou même le scénario qui clochent, les acteurs ne...

le 2 nov. 2012

13 j'aime

3

One Love
JodAnim
6

La parole est à la défense.

David Guetta fait partie aujourd'hui, en compagnie de Justin Bieber, Colonel Reyel, Diam's et Miley Cyrus, de ces artistes sur lesquels il est assez facile de casser du sucre, de les frapper à grands...

le 17 sept. 2012

12 j'aime

2