Pour apprécier "I Love Peru", il faut d’abord aimer Raphaël Quenard. Non pas seulement l’acteur, mais le phénomène, l’énergie brute, l’humour dissonant, cette manière de tout décaler en permanence. Car ce film, il l’a co-écrit, co-réalisé et, évidemment, porté de bout en bout avec son complice Hugo David. Les deux amis ont conçu ce projet presque par accident, après l’échec d’un autre film refusé. En réaction, ils ont décidé de tourner celui-ci « à deux bouts de ficelle », avec un simple appareil photo et une bonne dose d’improvisation et de culot. Le film navigue entre documentaire, comédie absurde et autofiction, dans une mise en scène foutraque mais inspirée. On y sent l’urgence, la joie de faire, le plaisir d’essayer sans filtre. Les apparitions surprises de José Garcia, Jean-Pascal Zadi, Michel Hazanavicius, Jonathan Cohen, Emmanuelle Devos, François Civil, Éric Judor, Benoît Poelvoorde, Gustave Kervern, Marina Foïs ou encore Gilles Lellouche ajoutent à ce joyeux chaos une dimension de camaraderie qui fait chaud au cœur. Ce sont de vrais caméos d’amis venus prêter main-forte à un film qui ne ressemble à rien d’autre dans le paysage français actuel.