I'm Still Here par JulianDesjardin
Avec la planche à billets qu'est Hollywood, peu d'acteurs sont prêts à tout pour repousser les limites du spectacle et de la performance. Joaquin Phoenix fait partie de cette minorité.
Après avoir surpris avec une couronne de laurier et la guitare de Johnny Cash, le brave homme revient. Il est d'autant plus brave qu'il ne s'agit pas ici d'un film mais d'un documentaire pour lequel le détenteur de l'oscar du meilleur acteur a choisi de faire de sa vie le théâtre d'un gigantesque canular.
Le spectateur suit un comédien à la stature planétaire qui décide de bluffer sa communauté en déclarant prendre sa retraite pour devenir un rappeur raté. C'est avec des kilos en trop et des cheveux en bataille que le novice fait son entrée dans ce milieu ultra sectaire. Et sa farce fait mouche. On sourit devant les yeux effarés des journalistes ou devant le manque de second degré des animateurs télé. On est peiné lorsque l'on voit la descente de cette vedette face aux moqueries et aux insultes. Il faudra se rappeler que l'oeuvre est fictionnelle tant certaines séquences sont réussies.
A travers cette pirouette pertinente, Phoenix critique violemment la célébrité, l'opinion publique et la télé réalité. Seul un brin de redondance est à déplorer durant la projection. Lorsque la pellicule s'achève, rien à faire sinon saluer la passion qu'a l'acteur pour son métier : elle aussi, est toujours là.