Difficile d'émettre une critique impartiale de ce documentaire sur la vie de Mats Steen, connue sur le nom d'Ibelin, tellement ce dernier nous fait passer par toutes les émotions.
En soit, on peut dire que les personnes derrière ce documentaire ont atteint leurs objectifs : rendre un hommage à un joueur qui a contribué à sa communauté tout en montrant la réalité d'une personne rongée par la maladie pour qui le jeu était le seul échappatoire à sa condition.
Ces thèmes sont extrêmement bien abordés, d'autant plus quand on a malheureusement été confronté à ces derniers : on ne tombe jamais dans du pathos "gratuit", le documentaire se concentre sur le combat quotidien d'Ibelin et de ses accomplissements, mais également sur ses inquiétudes et ses failles. Une réalité qui peut-être aussi bien joyeuse qu'extrêmement difficile quand la chose contre laquelle on se bat nous ronge de l'intérieur.
Tout ceci est superbement mis en scène sur World of Warcraft par les différents avatars des joueurs, ce qui permet de s'immerger bien plus dans le documentaire et qui aides les néophytes à comprendre en quoi des jeux de ce type sont bien plus que de simple "jeux" : outre l'aspect "performance" qui peut prendre de plus en plus de place de nos jours, ces derniers sont de formidables outils sociaux qui permettent de rencontrer des gens que nous n'aurions jamais pu côtoyer dans la vie réelle de par l'éloignement géographique ou même, dans le cas d'Ibelin, physique.
Ce type de documentaire est à mon sens extrêmement important à mettre en avant pour sensibiliser sur les sujets de la maladie et de l'isolement que cette dernière peut entraîner. On nous fait bien sentir tout au long du documentaire que malgré le fait qu'Ibelin était enfermé dans cette prison qu'était devenue son corps, il a tout de même pu s'évader et vivre "le plus normalement possible" sur WoW, entouré des différents membre de sa communauté pour vivre des aventures qui pouvaient être aussi forte que des événements qu'il aurait pu vire dans la vie réelle.