What sort of awful place is this ? - Reality.

Je me souvenais que j’avais adoré ce film. Je me souvenais que c’était Disney qui s’auto-parodiait et je trouvais ça génial. Non pas que je n’aime pas Disney. Mais j’aime l’autodérision plus encore. Et on peut se parodier sans se renier. Quand on y pense au final, la seule chose qu’ils semblent vraiment se reprocher, c’est le fait que la princesse finisse avec un prince qu’elle vient de rencontrer, n’a pas pris le temps de connaître, et qui n’a aucune personnalité (parce que le film n’a pas pris le temps de le développer). Et ça, je suis d’accord ça ne va pas du tout, on fait bien de le pointer. Ici, on a un Prince prétentieux au possible, et ça tombe bien parce que je déteste la prétention alors forcément j’adore quand on s’en moque. Bien entendu, on se moque de plein d’autres choses. Ce qui à l’avantage de transformer le film en un jeu de “trouve les références”, ce qui est plutôt sympathique. Mais... On a quand même une fin heureuse ! Une fin Disney en tous points (si ce n’est qu’il-y-a eu un changement de prince). Ils ne renient pas leur esprit. Peut-être que ça en décevra certains. Mais moi j’adore leur esprit. Et j’adore Giselle. On va y revenir.


Je me souvenais que j’avais adoré ce film. Je n’avais pas réalisé pourquoi. Forcément ça me parle ! Bon sang, c’est un film sur la difficulté à vivre dans la réalité tout en gardant une attitude positive face à la vie et aux gens. Non ? Giselle, princesse un brin naïve (bon ok peut-être pas seulement un brin), est propulsée hors du pays des contes de fées et se retrouve dans un endroit horrible, j’ai nommé le monde réel. Partant du principe que tout le monde est gentil et que le bonheur est facile à atteindre, elle va de surprise en surprise. Elle refuse de croire ce qu’elle voit, elle s’insurge face à ce que tout le monde considère comme une normalité, elle continue d’attendre le meilleur de chacun. J’adore Giselle. J’ai du mal à vivre dans la réalité. Je me cache, je refuse de l’affronter, je refuse de le voir. J’ai envie de croire que tout le monde est bon (au moins au fond) et je choisis de le croire. Pas parce que je suis stupide. Parce que je crois aux prophéties auto-réalisatrices. Et que je pense que le monde a besoin d’idéalistes, que les gens ont besoin que l’on croit en eux, que l’on ne peut pas juste se contenter d’accepter que le monde est décevant. Oui, elle est trop naïve. Oui, elle est dans l’excès. Oui je sais, refuser de voir la réalité n’est pas le moyen de la changer. Mais c’est dur de maintenir une vision positive et en même temps de considérer la réalité. Ça fait peur. Mais c’est le but à atteindre. Tout est une question d’équilibre. Et quelque part je l’admire, parce que quelque part j’ai sa volonté de voir le monde positivement, son refus d’accepter tout le mauvais là dehors, sans avoir son optimisme, sa confiance que les choses vont bien se passer. Et je suis à la fois naïve et méfiante, ayant confiance dans les autres mais pas en moi-même. Et voyant toute la complexité quand elle ne la voit pas. Non, je suis très loin d’être elle. Mais cette problématique me parle, plus qu’un peu.


L’équilibre justement. Giselle finit par vivre dans la réalité. Elle finit avec Robert, pas le prince de contes de fées, mais celui qui la raccroche à cette réalité justement, lui montre le monde tel qu’il est. Sauf que... Giselle reste Giselle. Elle reste elle-même, elle garde sa positivité, son optimisme, son préjugé favorable envers chacun, envers l’humanité. Et n’allez pas dire que Robert était mieux avant; il est indéniable qu’elle aussi lui apporte quelque chose. Peut être qu’il avait besoin d’une part de rêve comme elle avait besoin d’une part de réalité. On ne peut pas se contenter d’une réalité décevante. Il n’était pas heureux, juste résigné. Oui elle a besoin d’apprendre à voir les choses, mais lui il a besoin d’apprendre à voir les choses sous un jour positif. La question n’est même pas de savoir ce que Giselle et Robert s’apportent l’un à l’autre. On s’en fiche. Ce n’est pas Robert qui nous intéresse, c’est le monde réel qu’il représente. Et le propos c’est juste le suivant : oui, Giselle a besoin d’être plus en contact avec la réalité, le monde, mais peut-être que le monde aussi a besoin de Giselle. En tout cas moi c’est comme ça que je le vois. Le monde a besoin d’une part d’espoir et de magie. C’est pour ça que j’aime Disney. Alors au final peut-être que la parodie n’en est pas vraiment une, parce que peut-être, pour moi en tout cas, qu’elle montre la nécessité de l’esprit Disney plus qu’aucun Disney Classique ne le fait vraiment.

Miss-Naïs
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le 20 avr. 2015

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Miss-Naïs

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