Le titre annonce d’emblée un attachement à l’enfance par cette formule inaugurale que l’on retrouve dans les contes (« il était une fois… » qui, appliquée au genre du polar, est vecteur de parodie à la façon du cinéma de Sergio Leone – le générique d’introduction emprunte avec malice aux thèmes iconiques composés par Ennio Morricone. Soit l’idée amusante de confronter une famille de substitution, issue de l’agrégation d’un flic sous couverture et d’une mère accompagnée de son jeune fils de neuf ans, à la naissance d’un sentiment familial où se rejouent les stéréotypes propres à la vie conjugale : l’exaspération des tâches quotidiennes, qu’il s’agisse de faire les courses au marché ou d’acheter un jouet conformément aux souhaits – aux ordres en réalité – du petit tyran, les crises avec la menace d’un départ qui jamais n’advient, les coups de téléphones passés pour annoncer qu’on rentrera tard ou alors pas du tout. Cette attention portée à la famille est la signature de Francis Veber, ici actif en qualité de scénariste, là où le microcosme policier est bien connu de Georges Lautner.
La mise en scène de ce dernier multiplie les partis pris distrayants, à l’instar de la cible de l’arme à feu dessinant une croix religieuse parce que la victime sort de la messe, de la lampe de bronzage qui perturbe l’assassinat ou de la déambulation de la caméra dans le couloir principal de l’appartement le matin, incapable comme son protagoniste d’accéder aux toilettes. Un divertissement inoffensif et réjouissant.