Au temps du Risorgimiento, la Calabre était encore infestée de bandits. Mélodrame historique, Il tenente Giorgio est l'une des belles réussites du (encore) méconnu Raffaello Matarazzo spécialiste incontesté du genre dans les années 50, après avoir excellé dans la comédie, deux décennies plus tôt. Le film a tout du roman photos avec son beau lieutenant et son orpheline outragée. Mais au-delà des poncifs et des coïncidences parfois énormes du scénario, il y a là des sentiments, du suspense, de l'action et surtout des figures marquantes, non point le héros ou la belle, qui partagent un secret sans que la deuxième ne le soupçonne, mais les méchants de l'histoire, en particulier un vieil aveugle qui n'est pas à une vilénie près. Que l'on se rassure, ce récit calabrais se termine on ne peut mieux avec le triomphe du bien sur les forces de la haine. Et comme c'est joliment troussé, l'on aurait tort de ne pas se laisser séduire.