A la réflexion, Insaisissables n'aurait dû finalement être qu'un one shot, surtout après être sorti d'une séance de sa séquelle qui, avouons-le, nous prenait un peu pour des andouilles, tellement il ne convoquait plus aucune magie à l'écran.
Insaisissables 3 n'avait ainsi pour unique mission, en 2025, que de naviguer entre ces deux-là. Parce que de toute évidence, il ne pouvait que faire mieux que le 2. Tout comme il était illusoire d'attendre qu'il égale le charme bien roublard de l'opus initial.
Insaisissables 3 remplit sa mission... A grands coups de forceps.
Le spectacle inaugural fait ainsi illusion et se montre plutôt sympa, voire original dans l'introduction de ses nouveaux personnages, petit vent de fraîcheur, et dans l'irruption de Daniel Atlas. Tandis que la préparation et l'exécution du casse se montrent efficaces et réjouissants, renouant avec l'enthousiasme qu'avait suscité le Insaisissables original dans le cœur du masqué.
L'escapade dans un stéréotype de château français recyclé en coffre à jouets de l'historien de la magie joue des prolongations assez ludiques, titillant une dernière fois le public côté spectacle et divertissement qu'il espérait et lui offrant quelques étoiles dans les yeux.
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Car passée cette réunion définitive, et un poil mécanique, du all star cast en mode Avengers, l'encéphalogramme du film s'écroule littéralement, s'inscrivant dans un incompréhensible ventre mou assez ennuyeux, louvoyant mollement entre la séparation du groupe et l'ombre de la grande méchante de l'entreprise, incarnée par une pauvre Rosamund Pike en roue libre et en mode caricature bas de gamme de patronne glaciale, impitoyable et sans merci.
Le final dans le décor graphiquement prometteur du circuit de Yas Marina s'inscrira, quand à lui, dans une économie assez suspecte, dès lors qu'il n'en exploitera jamais vraiment les possibilités. Quant à la facilité du démarrage du moteur d'une formule 1, à l'identique de la Fiat Panda de ma Tata Monique, tout comme la course asthmatique qui s'ensuit, sur deux petits pâtés de maisons de la ville, je préfère ne pas en parler, tellement la tristesse s'empare de l'écran.
Le pseudo twist final viendra réveiller, mais bien tard, le film, dans un tour de passe-passe que l'on voit venir de loin, tout comme cette promesse un peu vaine d'une autre aventure en cas de succès de cet épisode. Mais après une entreprise de prestidigitation au souffle court ne tenant que sur un demi film, il ne sera pas interdit de se dire que nos chers Cavaliers sont un peu à court de nouveaux numéros pour continuer de mystifier encore longtemps le spectateur.
Au point que cet Insaisissables 3 aurait certainement dû plutôt s'envisager comme une tournée d'adieu pour notre petite troupe.
Behind_the_Mask, diamonds are the girl's best friends.