Très beau film, Insiang est une jeune femme qui est la target d'une poignée d'hommes du village. Elle vit avec sa mère, avec qui elle a une relation très toxique.
Tout le film raconte l'émancipation d'Insiang de ces relations asphyxiantes. Le film est assez dur et plutôt juste, même s'il est cru dès la première scène dans l’abattoir, j'ai l'impression qu'elle marche comme un exutoire pour le reste du film. Les scènes d'abus sexuels disparaissent dans des ellipses. Les relations entre les amants amantes parlent de la difficulté de s'affirmer, de masculinité toxique (dans des scènes limite plus gênantes que la première), de consentement... Par-dessus s'ajoutent des envies de passer à autre chose, de rentrer dans le monde moderne, de boire du Coca avec son sex-friend (cf cette scène où la mère les grille à tchatcher dans la rue avec une bouteille à la main, pub Coca-Cola direct ça), rentrer dans une logique de s'installer dans une grande ville, booster son capital intellectuel (son love interest qui veut passer un diplôme dans une grande ville).
J'ai été très touché par la relation qu'Insiang entretient avec sa mère, très complexe, on devine la détresse de la mère par sa manière d'over reacting tout le temps et Insiang qui semble ressentir ça malgré qu'elle soit battue et humiliée. La scène de fin est déchirante sur ce point, et merci Lino Brocka de ne pas avoir dramatisé davantage cette scène (ça donne envie d'une liste "amours parents/enfants").
Voilà bisous, j'ai versé la petite larme, elle est trop choupi Insiang.