Diffusé sur les écrans français dans une quasi indifférence et sur un petit nombre de copies, « Interstella 5555 » n’a, hélas, pas fait grand bruit.


Tout le monde se souvient pourtant de ce projet plutôt sympathique du groupe Daft Punk, décidant de faire appel à l’une des légendes de l’animation japonaise, Leiji Matsumoto (l’inoubliable « Albator » ou encore « Galaxie Express 999 ») pour mettre en image leur second album « Discovery ».


Présentée sous forme de clip vidéo, un pour chacun des morceaux de l’album, l’histoire était censée se poursuivre tel un feuilleton à rebondissements.


Hélas, même sur les chaînes musicales, l’effet de surprise et la passion retombant, il ne nous avait pas été donné l’occasion d’assister à la totalité de l’aventure, et l’on ne se souvient donc en particulier que de « One More Time », « Aerodynamic », « Digital Love » ou encore « Harder, Better, Stronger ».


L ‘occasion faisant le larron, penchons-nous sur ce film, pas seulement pour en connaître l’épilogue, mais également pour assister à la restauration d’une œuvre délibérément mutilée au départ pour de bas motifs télévisuels.


Soyons clair, n’étant définitivement pas grand un admirateur des Daft Punk, il me faut cependant admettre que le résultat de cette entreprise est une réussite totale.


Visuellement c’est un régal.

Des profusions de couleurs et de scintillements auxquelles ne nous avaient pas habitué Matsumoto, mais qui, ici, épousent à merveille la musique entraînante et rythmée du groupe, s’étalent sous nos yeux.


Tout y est fluide, des mouvements des personnages jusqu’au design des objets ou des lieux. On se laisse véritablement amadouer et transporter par cette œuvre gracieuse et décomplexée.


Les Daft Punk se sont fait plaisir et ont eux-même eu l’idée du scénario. Ce dernier, mélangeant science-fiction et critique de l’industrie musicale reste néanmoins placé sous le signe de la bonne humeur et, est parsemé de clins d’oeils malicieux du début à la fin, à vous de les dénicher.


L’histoire est celle d’un groupe de schtroumpfs d’origine extra-terrestre, capturé par un individu malfaisant, avide d’accroître son stock de disques d’or. Stella, Arpegius, Baryl et Octave, relookés et lobotomisés sont exhibés telles des bêtes de cirque sous le nom de « The Crescendolls » et fond danser la planète. Parviendront-ils à s’échapper ?


Mais l’histoire en elle-même n’est pas l’élément capital de cette production originale.

C’est le mariage entre musique et animation qui l’est. Alchimie délicate, les tentatives y sont aussi rares que les succès.


« Interstella 5555 » en est un, et même si vous n’aimez pas les Daft Punk, vous y trouverez votre compte tant la symbiose y est évidente.


Ce petit bonbon sucré et rafraîchissant tranche avec les longs-métrages d’animation japonaise traditionnels, donnez-lui sa chance, le voir dans son intégralité est une toute autre expérience que celle des vidéo clips tronçonnés et castrateurs.


Tequila
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le 15 juin 2022

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