Dans un climat houleux pour le réalisateur Roman Polanski, « j’accuse » débarque dans nos salles. S’il n’est clairement pas l’un de ses films les plus marquants, il a le mérite de proposer une reconstitution historique de premier ordre. En choisissant cette époque, ce fait marquant de l’histoire contemporaine française, Polanski interpelle, car le parallèle entre sa situation et celle de Dreyfus apparaît comme évident au visionnage. Source de polémique, du fait de son auteur, qu’en est-il de l’œuvre elle-même ?
Polanski concentre son intrigue sur l’enquête que va mener le général Picquart sur la culpabilité présumée du soldat Dreyfus, il raconte donc l’histoire du point de vue du général et non pas de celui de Dreyfus. Il ne s’attarde donc pas outre-mesure sur les années de captivité de ce dernier.
Polanski propose un aperçu de l’espionnage à l’époque contemporaine. On assiste d’ailleurs aux balbutiements des débuts, les méthodes paraissent archaïques mais étaient totalement novatrices pour l’époque. Afin de donner vie à son histoire d’espionnage, Polanski s’est entouré de tout le cinéma français. Les acteurs français connus ( Dujardin, Garrel, Perez, Amalric) se succèdent à l’écran. Mais pas seulement, car le réalisateur est allé chercher des acteurs à gueules avec des voix marquantes, on pense notamment à Vincent gras. Polanski lui même fait une petite apparition discrète en académicien.
Le cast livre une prestation plutôt bonne, même si l’on verse dans le théâtrale par moment. Beaucoup des dialogues se terminent sur des phrases grandiloquentes ce qui ne dessert ni le propos ni les dialogues, mais donne un aspect un peu caricatural aux échanges entre les personnages.
Là où le bas blesse, c’est le rendu numérique de quelques trucages.
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