Quiconque a déjà mis les pieds en Corée connait ce sentiment prégnant de la transparence et de la solitude, plus que partout ailleurs au monde. Ce n'est pas un cliché mais une sensation étrange et pénétrante. Ceci dit, ce n'est pas le sujet de #Jesuislà qui colle aux basques (c'est le cas de le dire vu son terreau d'origine) de son héros qui a tendance à donner au virtuel davantage d'importance qu'au réel. Ce film dans l'air du temps ne laisse pas beaucoup de traces mais se révèle agréable car plutôt doux et mélancolique à l'image de ce gentil restaurateur qui "s'instagramme" avec une jeune femme francophone du pays du matin calme, là où les cerisiers en fleurs engendrent des tirades poétiques. La représentation graphique via les réseaux sociaux n'a rien de réaliste dans la vraie vie, répétons-le, et le film ne l'est pas pas plus, s'orientant plutôt vers la fable contemporaine, riche de symboles plus ou moins légers et au fond peu crédible mais cela n'a guère d'importance. Le charme vient en très grande partie de l'interprétation de Chabat, impeccable en rêveur virtuel, en quête d'identité et de sentiments. Les scènes dans l'aéroport de Séoul sont de loin les meilleures, risquées d'ailleurs, par leur volontaire côté flottant, dans un film dit grand public. Ce n'est pas époustouflant mais, de la part de l'auteur de La famille Bélier, on n'attend rien de plus que des moments délicats et furtivement émouvants. Le début au pays Basque et les dernières minutes dans Séoul sont elles davantage du ressort de la carte postale sans que pourtant il y ait de quoi s'indigner. Rien que pour la crinière blanche de ce très cher Nul, le voyage en Asie vaut bien un petit détour de 100 minutes, ni plus, ni moins.

Cinephile-doux
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le 7 févr. 2020

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