Alors que la Première Guerre Mondiale vient de débuter, une trêve va être décidée par les lieutenants français, allemands et écossais pour le seul jour de Noël alors que le combat fait rage dans une petite ville du Nord.
A l'origine, Christian Carion voulait que Joyeux Noël soit son premier film, mais son producteur lui conseillait de se faire la main pour un projet plus modeste, à savoir Une hirondelle a fait le printemps. Le succès de ce dernier lui a permis d'avoir les moyens de ses ambitions, avec une reconstitution réussie, et une histoire au fond assez folle et totalement méconnue où, pour une seule journée, les adversaires d'hier sont devenus camarades. On voit des scènes de guerre assez brutales dans les tranchées, mais le film est racontée selon plusieurs angles, celui d'un ténor allemand qui s'est engagé sur le front alors que sa compagne (Diane Kruger) l'attend, un lieutenant (Guillaume Canet) qui combat alors qu'il ne sait pas ce que devient son épouse enceinte, un pasteur écossais qui se retrouve comme brancardier et des soldats allemands menés par le lieutenant Daniel Brühl. Je m'attendais à quelque chose de tire-larmes, et c'est plus touchant que je ne le pensais, surtout quand ces soldats ne comprennent pas vraiment ce qu'ils font là, et que cette trêve le jour de Noël est vécu comme une parenthèse enchantée, avec notamment une partie de foot, et une scène émouvante qui est le transfert des corps d'un camp à l'autre, le grand froid du Nord ayant permis de les conserver. Notons aussi la présence de Michel Serrault et Suzanne Flon dans deux scènes ainsi que Dany Boon en soldat de Guillaume Canet qui a retrouvé pour l'occasion son accent ch'ti sans tomber dans la caricature, ni humour.
Cette entreprise considérable (qui a été produit par six pays !) a été là aussi un succès, au point qu'il est ressorti en salles en 2025, et c'est un beau film sur une parenthèse durant une période folle de l'histoire.