Je n'attendais pas grand-chose de ce film. Le premier m'avait beaucoup plu, et il avait cartonné au box-office mondial. L'occasion était trop belle pour prolonger la licence.
Je craignais que Jurassic World : Fallen Kingdom soit un remake déguisé du Monde perdu. Il n'en est rien. C'est une très bonne suite, qui possède sa propre identité.


Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de commencer par la réalisation. Et quelle réalisation ! J.A. Bayona, déjà auteur de trois films remarqués (L'Orphelinat, The Impossible et Quelques minutes après minuit), nous livre un travail épatant.


C'est rarement ce que je retiens d'un film, mais il faut saluer la manière de filmer, le travail sur les plans, le choix des couleurs ou des décors. J'ai beaucoup aimé le jeu autour des ombres et des lumières, je ne me rappelle pas avoir vu ça dans le film de Colin Trevorrow, ou même dans un Jurassic Park. Il y a la volonté de mettre en place une atmosphère plus sombre que le premier.


Les effets spéciaux sont de bonnes factures. La scène où Owen, Claire et Franklin fuient l'éruption est impressionnante, et reste à mon sens la meilleure du film.
Au sujet des acteurs, je trouve que le duo Chris Pratt/Bryce Dallas Howard fonctionne toujours aussi bien. On s'intéresse à eux et on a envie de suivre leurs péripéties. Les acteurs secondaires se débrouillent aussi, même si les méchants sont probablement un peu trop caricaturaux.


Avant même sa mise en chantier, Colin Trevorrow avait annoncé la volonté de faire de Jurassic Park une véritable saga, à la manière de Star Wars. Son film pouvait se suffire à lui-même, mais celui de J.A. Bayona est très différent. Un peu comme Star Wars : Les Derniers Jedi, Jurassic World : Fallen Kingdom fait table rase du passé tout en ouvrant de nouvelles perspectives.
Le meilleur exemple, c'est la fin, ultra-ouverte et inédite...


Les dinosaures sont dans notre monde ! Enfin, il n'y en a pas tant que ça, mais surtout il y a de l'ADN qui risque de circuler un peu partout... Je ne sais pas comment Colin Trevorrow va se dépatouiller avec ça dans le prochain opus, ça risque d'être compliqué.


Le fait de faire disparaître les dinosaures d'Isla Nublar est aussi une manière de regarder vers le futur, et pas vers un énième parc d'attractions.


Au passage, si je fais quelques références à Star Wars, ce n'est pas par hasard.


Juin 2015 : sortie de Jurassic World. Réaction de certaines personnes : "Oh, mais c'est nul, c'est une copie de Jurassic Park !"
Décembre 2015 : sortie de Star Wars : Le Réveil de la Force. Réaction des mêmes personnes : "Wah trop bien, c'est génial !"


Pour info, ce film est un plagiat de Star Wars IV tellement grossier que plusieurs personnes ne l'ont pas vu (on appelle ça la cécité cinématographique).


Bref, fermons la parenthèse et revenons au long-métrage de J.A. Bayona. Le film démarre sur un débat, celui de savoir si les dinosaures sont des animaux comme les autres, et s'ils peuvent donc être sauvés de l'extinction promise par l'éruption du volcan d'Isla Nublar. Pour le coup, on a droit à un retour de Jeff Goldblum, qui défend l'idée de laisser les dinosaures s'éteindre. Le débat est intéressant, et les deux points de vue se défendent.


Mais bien évidemment, si personne ne tentait rien, il n'y aurait pas de film. Donc on retrouve Claire, qui a bien changé depuis 3 ans, et qui s'associe à un groupe privé pour aller sauver le maximum d'espèces de dinosaures (et Owen est de la partie).


Les choses vont vite déraper quand nos personnages s'aperçoivent qu'ils ont été dupés par Eli Mills et ses acolytes. En effet, le but de l'expédition est de sauver les dinosaures pour les revendre aux plus offrants afin de financer des expériences génétiques sur de nouvelles créatures. Et pas de les déplacer sur une autre île comme ça avait été dit au départ.


Contrairement au film précédent, il y a clairement de vrais méchants, et ce sont tous des humains. But de ces méchants : se faire des sous. Caricatural ? Peut-être, mais l'argent n'est-il pas de tout temps l'une des principales motivations de l'être humain ?


La deuxième partie du film se passe dans un manoir, qui même s'il n'est pas toujours super bien représenté à l'écran (sans doute le seul défaut de réalisation), permet néanmoins de très belles scènes.
C'est dans les sous-sols de ce manoir que l'équipe de Mills, profitant des ressources de Lockwood, finance ses expériences...


Et mets au point l'Indoraptor, une nouvelle espèce de dinosaure (encore !), qui est toutefois beaucoup moins impressionnante que l'Indominus Rex.
Cependant, ceci n'est pas gênant dans l'intrigue. En effet, contrairement à l'Indominus Rex, l'Indoraptor n'est pas au centre du film. Il est conçu comme un tueur, donc il n'a pas besoin d'être immense.


Comme dans Jurassic World, il y a toujours une logique derrière un choix. Ici, l'Indoraptor veut la petite-fille de Lockwood, parce c'est sa première proie manquée (la scène où il arrive presque à la saisir de sa cage) ; et aussi parce qu'elle est comme lui, le résultat d'expériences génétiques.


N'empêche que j'ai presque eu pitié de ce pauvre dino, avec sa brève existence. Mais sa mort reste plus logique que s'il avait été tué par Owen, Blue ou autre chose.


À défaut d'être un grand film, Jurassic World : Fallen Kingdom est un excellent divertissement. Alors oui, il possède des défauts :


Le personnage de Benjamin Lockwood est peu développé, les origines de la petite fille sont vite expédiées, le Pachycéphalosaure est un peu trop cheaté...


Mais j'ai passé un super moment, et je ne demandais pas plus. Et puis c'est cool que pour une fois ce ne soit pas Disney, mais Universal Pictures qui se place en haut du panier dans les salles obscures.

Créée

le 10 juin 2018

Critique lue 165 fois

Zero70

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