Il est vrai que si un film de dinosaures apparaît devant mes yeux, je suis de base convaincu qu’il faut que j’aille le voir ; faute au cultissime Jurassic Park de mon enfance. La précédente saga avec Chris Pratt, sans être mauvaise, avait un peu essoufflé mon entrain quant à la capacité d’Hollywood à maintenir en vie nos chers et tendres sauriens. Dans notre cas, une nouvelle possible trilogie pointe le bout de son nez et rien de moins que Scarlett Johansson pour la mener bon train, pourquoi pas après tout. Mon âme de petit fan de films à bestioles et donc à dinosaures est partante.
Bien mal m’en a pris. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas vu un tel ratage au cinéma (autant des nanars télévisuels, j’en ai vu mais de ce calibre …). Je ne sais par où commencer.
Prenons le scénario, des plus classiques et au final sûrement le moins raté puisque sans prise de risque. Une entreprise pharmaceutique (ça change de l’armement) veut se faire du pognon, engage des mercenaires, un scientifique et par dans une zone extrêmement dangereuse pour récolter sur d’énormes bestioles du sang. Variez légèrement ces ingrédients et vous obtenez 90% des films d’action / science-fiction de secondes zones qui traînent sur les plateformes de streaming. Donc le scénario, c’est correct, pas si mauvais, une sorte de plat réchauffé qui fera l’affaire un soir de fainéantise culinaire.
Par contre, le reste … je commence par les dialogues, ils sont tellement creux, qu’au final ils en deviennent comiques. La puissance de persuasion de tous les protagonistes est telle qu’il suffit de sortir un argument de cour de récré pour que celui qui doute soit convaincu. La mercenaire est convaincu par « un chiffre avec plein de zéro », le scientifique ne veut pas être « un simple visiteur de zoo » et les autres mercenaires sont dans l’affaire car « pour elle, j’irai partout ». Au moins, le dialoguiste ne s’est pas foulé.
Est-ce que par dessus ça, on essaierait pas d’ajouter un peu de psychologie ? Bah si tiens, et avec un bac philo obtenu sur un comptoir de bar. L’apogée de cette niaiserie est obtenue lorsque Mahershala Ali explique qu’il est traumatisé par la perte de son enfant (ce que je veux bien comprendre) et que la seule réponse de Scarlett Johansson est digne d’un concours de « qui qui pisse le plus loin » avec un pathétique « je n’ai pas pu assister à l’enterrement de ma mère » …
Ce qui m’a tué aussi est le fait qu’en 2025, une héroïne d’une licence aussi puissante que l’est Jurassic Park / World soit une parfaite cruche. Je pensais qu’on en avait fini depuis les années 90 … Non, la femme indépendante et sure d’elle qu’elle pourrait être s’en remet toujours à une décision d’homme, ne contredit jamais quand elle se fait envoyer bouler et surtout … tombe amoureuse en trois secondes tout en faisant croire qu’elle rationalise toute sa vie.
Je vais finir ma partie négative (car oui, je sauve quelques morceaux après) avec pêle-mêle les aberrations visibles tout au long du film : un laboratoire ultra high-tech qui tombe en panne sans système de secours à cause d’un emballage de barre chocolatée (et bonjour le placement produit mal bouffe tout le long du film), un tireur d’élite qui rate des mastodontes à 10 mètres, un besoin d’une lunette de visée sur un monstre de 40 tonnes droit devant, des pierres énormes qui disparaissent au cours des chutes, un mini dino trop mimi qui se laisse apprivoiser en 1 seconde et des hommages à Jurassic Park qui ressemblent plus à un manque d’inspiration probant.
Allez, j’essaie d’être posé dans mes textes et je dois reconnaître que tout n’est pas à jeter dans ce film. J’ai apprécié quelques bribes, quelques idées. L’idée globale d’aller sur l’île des essais d’avant Jurassic Park, explorer un nouvel univers de ce centre de recherche est bien mais pourquoi ce sont toujours des carnivores qui sont testés ? J’ai bien aimé aussi les monstres créés, même si au final, ça devient hors sujet dans le thème de la saga Jurassic. Aussi, un T-rex qui dort et vit sa vie, juste le voir « normal » a été drôle. Enfin, un gag, sûrement nul mais qui m’a fait rire, Jonathan Bailey qui croque ses bonbons. Pour dire, c’est tout ce que je sauve de ces deux heures et quart.
En de simples mots, n’allez pas perdre votre temps avec ce film raté. Et Hollywood, si c’est pour faire ça, foutez la paix aux dinosaures.