Bienvenue au pays des dinozzz... des dinozzzzzzzzz...
Oh pardon, je m'étais endormi. Il faut dire que le nouvel opus de cette saga du Jurassique ne se lance qu'après une première heure absolument interminable de dialogues pompeux, qui a au moins le mérite de vraiment nous donner envie d'arriver sur l'île.
Et je n'ai pas spécialement envie de m'attarder sur les lacunes scénaristiques évidentes du film : j'aurais pu l'écrire à la péripétie près, la suspension d'incrédulité est brisée en permanence, et les clins d'oeil aux trilogies précédentes sont assommants. Mais pas besoin d'une histoire extraordinaire pour faire un bon blockbuster, tant qu'il y a de l'idée visuellement (Fury Road, Pacific Rim, Top Gun Maverick, et même le Godzilla de Gareth Edwards dans une certaine mesure en témoignent).
Le problème, ici : c'est que nous ne sommes plus impressionnés.
Aujourd'hui, la CGI a atteint un pic tel que plus rien ne nous fascine à ce niveau et que le choc, la magie, doit plus que jamais venir de ce qu'on fait de la caméra. Et Edwards n'a jamais été aussi faible avec cette dernière.
Certes, il y a quelques scènes qui marchent plus que d'autres, notamment l'entrée en scène du T-Rex avec le canot de sauvetage. Mais ce Rebirth n'a en fait rien d'une renaissance, car il n'a aucune inventivité.
Là où Edwards parvenait à mettre en scène le géant et l'immense dans sa proposition de Godzilla, il se contente ici de toujours dresser des plans vus et revus, où les dinosaures sont gros, mais où aucune idée de mise en scène ne vient magnifier les créatures et renforcer le danger qu'elles représentent. Pratiquement à chaque scène, je pensais à une idée de réalisation qui aurait pu avoir de la gueule, utiliser l'environnement sauvage, la différence de taille, mais le film donne en permanence l'impression d'avoir été taillé sur mesure pour un public venu manger une énième dose de monstres sans relief, avec un script autant réchauffé que les plans qui l'accompagnent (l'apparition du gros dino dans le feu rouge et la scène d'ouverture avec la porte... Gareth, on a vu Godzilla, tu ne nous auras pas...).
Bref, le titre de l'opus ne pouvait pas être plus mal choisi, ayant l'impression d'avoir vu un clone insipide au lieu d'une résurrection. Dommage !