Mais ya rien a développer, le réal je l'aurais devant moi il se prendrait une quiche dans sa tête.


Je vais essayer d'être bref et organisé. Le film a 3 soucis majeurs : le montage, la profusion de personnages et son scénario, et le lien entre ces problèmes, sans savoir vraiment s'il s'agit de la cause ou de la conséquence, réside dans l'absence d'une réelle perspective cinématographique.


1/ Le film ne respire jamais. On a une coupe toute les 1 secondes et demi. Le moindre dialogue est archi-découpé, tout va à mille à l'heure. On a l'impression qu'Alexandre Astier a voulu se venger des plans fixes imposés par le format de la série. Seulement, si tu veux reprendre l'humour de la série (et ne me dites pas "il voulait faire autre chose". Il voulait peut-être, mais il ne l'a pas fait), alors il faut reprendre ce qui fait que cet humour marche : les plans fixes, le hors champs, les silences, etc. Et je ne dis pas que c'est ce que j'aurai voulu voir. Si je veux revoir la série je peux toujours la regarder. Par contre c'est bien ce que le réal à voulu nous livrer. Et ça ne marche pas.


2/ Vous là, les fans qui êtes déjà en train de sauter sur vos fauteuils parce que vous lisez une critique défavorables, mettez-vous 30 secondes à la place de quelqu'un qui n'aurait pas vu la série. Et bien vous seriez en permanence en train de vous dire "mais qui sont ces gens ?" Alexandre Astier à voulu caler tous les personnages dans un seul film, et c'est insupportable, car rendez-vous compte que la plupart des personnages, non aucun personnage n'est présenté ou caractérisé. Quelqu'un qui n'a pas vu la série comprendra que l’apparition de ces foules de figurants n'a pour intérêt que de flatter les fans, et ceux qui ont vu la série... tout pareil. Le film est gavé de fan-service.


=> Enfin si, un seul personnage est un tant soit peu exposé : le chasseur de prime, du début. Mais il disparait au bout de 20 minutes, il n'est pas plus important que les autres finalement.


Résultat, moi qui ai vu la série, je me suis demandé : "Mais qu'est-ce qu'ils foutent là ?" Je pense à Urgan, je pense à Vénec, je pense à la dame du Lac, je pense à Mewani, je pense à Bohort, je pense au Père Blaise (qui, au passage, était pourchassé à la fin de la série...), je pense à Elias, à Hervé, à Merlin... et tous les autres. Ya même Papinius, son nom est même répété 15 fois pour qu'on comprenne bien que c'est lui. Mais on s'en fout de Papinius, c'est personne Papinius ! Les personnages ne servent à rien, il ne sont pas traité et leurs caractères (ceux développés notament dans la série) ne sont pas exploités, et c'est d'autant plus flagrant quand on les connait.


Et le pire, c'est qu'Astier trouve le moyen de pondre de nouveaux personnages... J'dirais rien.


3/ Le scénario. L’espèce de steak tartare qu'est le film a pour but de nous raconter une histoire. Mais on a le même problème : tout va trop vite, ya trop de monde. Impossible de créer de l'enjeu.


Dès les premières minutes, un personnage secondaire se fait sommairement tuer. C'est signifiant, car à ce moment là, on pense qu'Alexandre Astier va oser faire des choses qu'on ne voyait pas dans la série.. Il n'avait osé tué quelqu'un devant la caméra que dans le livre 6, alors que là c'est tout de suite : intéressant ! Il remet le couvert quelques minutes après lorsqu'Arthur tue un personnage avec un scorpion. Tout cela semble promettre un ton, une gravité différents.


Passé cette scène, stop : toute ambition du réal disparait, le film devient un sprint même dans sa narration : les dialogues mitraillettes, le montage épileptique, et le scénario qui se déroule comme un rouleau de PQ.


A l'issue du Livre 6, Arthur reprenait du poil de la bête. Bon au début du film il a changé d'avis, d'accord. Puis un moment il rechange d'avis, comme ça au détours d'une saynète. Où est la création d'enjeu, où est la renaissance du héros, le retours du roi, etc. ? A quel moment la caméra nous montre qu'il s'est passé quelque chose dans l'histoire ? A quel moment je suis sensé croire au fait que Arthur, en voyant la table faite de bric et de broc, à finalement changé d'avis ? En fait c'est ça le problème : l'histoire est déroulée comme si tout allait de soi, comme s'il ne fallait surtout pas interrompre le flot d'image et de blague. Or ce n'est pas ça qu'on attend d'un film ; on attend d'un film qu'il exploite le langage cinématographique, c'est à dire le cadrage le montage le jeu d'acteur la musique le rythme la photographie la valeur de plan et bien entendu le scénario pour nous transmettre des émotions : de la joie de la surprise de l'émerveillement de la colère du dégoût de la peur : peu importe, qu'il nous fasse réagir, qu'il produise quelque chose en nous. Et c'est là le gros problème de ce film : il n'a aucune ambition cinématographique. Son seul but, c'est nous dérouler une histoire, entrecoupée de vieilles blagues déjà entendues. On dirait un film Marvel.


Tout est pris par dessus là jambe, comme si ça allait de soi : la résistance, Arthur qui embrasse la reine (encore une fois : ceux qui ont vu la série ne comprennent pas pourquoi il l'embrasse, ceux qui ne l'on pas vu ne comprennent pas pourquoi on insiste autant sur ce baiser), Léodagan et compagnie dans leur forteresse, les Burgondes qui apprennent à faire la guerre en musique, les frères et soeurs qui ressurgissent, etc.


Et le pire, ce sont les analepses dans le passé d'Arthur, en Afrique. Ces scènes ne servent à rien, en ce qu'elles n'apportent rien à l'intrigue et n'éclairent pas beaucoup sur les intentions d'Arthur. Un fois de plus, c'est traité à la va-vite. On devine que la scène où il tue la geôlière de sa copine à quelque chose à voir avec le fait qu'il ne tue pas Lancelot, mais le lien on ne le fait pas vraiment. D'autant plus que l'explication existe déjà dans le passif entre Arthur et Lancelot - passif qui n'est jamais rappelé de près ou de loin, mais j'y reviens plus tard. Il repense aussi à sa copine quand il va chercher Guenièvre, avant de l'embrasser, pareil on ne fait vraiment le lien entre les deux évènements.


Et je vous vois venir "ouiiii mais ce sera expliqué dans les prochains films". On s'en fout, les prochains films ne sont pas sortis, il n'existent pas et sont donc nuls et non avenus. On peut s'intéresser à la série, car évidemment Astier a puisé dans celle-ci, et il s'agit d'une de ses œuvre préalables. Mais mettre quelques chose comme un quart du films de scènes inutiles avec l'excuse "ça aura du sens dans le prochain film"... c'est n'avoir aucune considération pour l’œuvre qu'on est en train de réaliser et pour l'art du cinéma, et les réduire à une vulgaire série netflix, où l'on tease et où l'on cliffhanger, pour distraire le consommateur à coup de fan-service.


Bon je vais conclure car ça commence à être long et décousu : Le film se contente de dérouler son scénario, il n’essaie jamais d'être un film de cinéma. Zéro enjeu, zéro drame, humour mal dosé, fan-service à gogo. L'antagoniste, Lancelot, est une endive, jamais intéressant, jamais présenté, jamais menaçant. L'image ne raconte rien. Le scénario ne raconte rien. J'ai vu un non-film.


Aller, les dernières cartouches en mode rafale :
- Le château de Kaamelott en 3D est dégueulasse, les effet numériques sont dégueulasses en général dans ce film. C'est pas compliqué, on dirait un tas de fumier posé sur la colline.
- La chorégraphie du combat entre Arture et Lancelot est naze. J'ai ris à ce moment où la caméra montre Lancelot perdu dans un nuage de poussière, et qu'on voit Arthur surgir et l'attaquer par surprise et par derrière... en prenant soin de bien le contourner pour viser son épée.
- Excalibur dont les piles déconnent. On se doute que les dieux ont quelque chose à voir là dedans, mais bon, s'il pouvaient parler ceux-là...
- C'était obligé la silhouette géante pour nous signifier que le château du roi Bann est hanté ? La brume et les dialogues ça suffisait pas ?
- La musique, pompière, cavalière, envahissante, souvent hors de propos.


Pour ceux qu'on tenu :
- 3 scènes ok : toute la scène d'introduction sur frêle esquif. Le plan où Arthur enfonce la porte de le chambre de Guenièvre dans la tour. Le dialogue entre Arthur et Guenièvre dans le camps burgonde.
- 2-3 vannes qui passent bien quand même, quand on leur laisse le temps de se mettre en place. Je pense par exemple à la manière dont Arthur assomme le Visigoth qui le poursuit à la nage. La manière aussi dont surgissent dans le cadre les soldats de Lancelot lorsqu'ils enlèvent les membres de la résistance.
- Les costume sont délirants. Il y avait vraiment moyen de créer un univers fantastique.

Souppalognon
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le 21 juil. 2021

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