Le premier film du suédois Johannes Nyholm, The Giant, était déjà fort étrange : l'histoire d'un champion de pétanque dont le physique n'était pas sans rappeler celui d'Elephant Man. Mais Koko-di Koko-da pousse le bouchon encore plus loin dans la bizarrerie avec cette sorte de Jour sans fin qui a des allures de cauchemar horrifique revisité façon Alice au pays des merveilles. Il est difficile de savoir où le metteur en scène veut en venir mais une fois que l'on a renoncé à trouver les clés du film, il devient fascinant par son côté lancinant et répétitif, proposant des variations à l'infini d'une scène traumatisante où interviennent les mêmes personnages, ceux d'une comptine nordique, semble t-il. L'imprévisibilité dans un contexte donné est la principale qualité de Koko-di Koko-da mais en configure également les limites, vu qu'à peu près n'importe quoi est susceptible d'arriver, à partir du moment où le couple central va systématiquement se faire malmener (euphémisme) pour on ne sait quelles obscures raisons. On l'avait remarqué dans son premier long-métrage, Johannes Nyholm est un cinéaste fort doué avec un style très personnel. Il n'empêche que pour être prenant, l'exercice de style se révèle malgré tout d'une gratuité et d'une perversité assez évidentes.

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le 18 nov. 2019

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