Si l'on devait trouver une analogie entre le propos du film et ce qu'il est, c'est évidemment la théorie de la Terre creuse développée par les scientifiques du film qui vient à l'esprit, car le long-métrage manque autant de profondeur que son paradigme.
Il est typiquement le genre de film où on met la moyenne, parce que ça fait le taff, même si on est loin du matériau d'origine. L'ensemble est plutôt divertissant, mais n'arrive jamais à surprendre ou à toucher, enlisé dans son rôle d'origin story nécessaire à la mise en place du MonsterVerse de la Warner (la séquence post-générique façon Marvel...). Envolée, la magie et la poésie des premiers King Kong (dans lequel on classera celui de Jackson en dépit d'un format trop long), bienvenue dans la déclinaison "franchise" du singe géant.
Pour commencer par ce qui énèrve, on ne comprend pas l'intérêt des militaires dans le film, puisque de toute façon ils vont mourir et que de toute façon, dans un film sur Kong, on sait nécessairement que notre empathie ira directement du côté de la grosse peluche de la jungle. Le personnage de Samuel L Jackson est caricatural au possible (sérieusement, a-t-on encore envie ou besoin de voir ce genre de personnages dans un film ?), unilatéral et sans intérêt et le reste de sa bande de bidasse va dans le même sens. Il reste le petit jeune qui se prend pour Rambo qui est intéressant, même si d'un prévisible...Pour continuer sur le reste du casting, on est plutôt content de retrouver Tom Hiddleston, Brie Larson ou John C Reilly, malheureusement, en-dehors de ce dernier, aucun des trois ne parvient à nous émouvoir, tous enfermés dans les archétypes de leur personnage.
Dans l'ensemble, beaucoup d'idées sont intéressantes, notamment avec la partie chez les natifs de l'île, les peintures rupestres en 3D dans le bateau, le design de certaines créatures (surprenant cerf-buffle aquatique !), l'idée d'un militaire qui n'a pas vu la fin de la Seconde Guerre Mondiale découvrir le présent, mais tout ça est à mi-chemin entre la checklist cochée inlassablement pour que le scénario avance et un empilage de références mal dégrossies (Apocalypse Now en tête). Le montage hyper elliptique n'est pas sans accentuer cet effet de "allez on avance et tant pis pour la cohérence". Mention spéciale à l'attaque des hélicoptères (assez moche en 3D) qui se passe tantôt en plein jour, tantôt dans un coucher de soleil façon Michael Bay. La notion du temps devient alors très floue. D'autant qu'on se demande assez souvent comment une île prisonnière d'un nuage peut avoir une autre météo qu'un ciel tout gris. Bref, voilà pour la liste des défauts du films, auquel j'ajouterai la musique d'Henry Jackman qui ne sert qu'à illustrer le propos sans jamais le sublimer, et la playlist de ces chansons des années 70 que je classerai dans "Je n'ai plus envie de les entendre dans un film elles y sont tout le temps bordel trouvez autre chose, y avait pas juste trois chansons à cette époque !" (Run through the jungle et White Rabbit de Jefferson Airplane en tête).


Sinon l'enveloppe est plutôt jolie et mention spéciale au combat final, qui renoue avec le gigantisme du Godzilla de Gareth Edwards, même si ce long-métrage ci est loin de lui arriver à la cheville !

CrysTurncloak
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le 2 juil. 2017

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Crys Turncloak

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