Legrand malentendu
Un peu comme l'écureuil qui entasse pour l'hiver sa réserve de glands dans la cavité d'un tronc, j'aime garder au chaud, peut-être moi-même comme un gland, une série de classiques pour faire...
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le 5 oct. 2014
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Tiens, c'est marrant.
La première fois que j'ai regardé ce film, précédé d'une fameuse réputation dont j'ignorais l'origine - hormis le couple glamour formé à l'écran par Steve McQueen et Faye Dunaway -, j'ai quand même été plutôt déçu.
Hein, quoi, tout ça pour ça ?
Ouais, ok, le split screen, classe. Je suis du genre à préférer le fond à la forme, à ce qu'on me raconte une bonne histoire plutôt que de remarquer à chaque plan la manière dont on me la raconte. Même si, un beau plan, un travelling léché, un pano audacieux, tout ça tout ça, je n'ai rien contre. C'est compliqué pour ça, le cinéma, les deux sont quand même inextricablement liés.
(Comme en littérature, en peinture, ou dans toute autre forme d'art, gros malin.
Ouais, bon.
Hem.)
Non, j'avais trouvé l'histoire un peu légère. Du déjà vu, même en intégrant l'idée que le film date de 1968. Et le glamour ne suffisait pas à compenser (surtout que ni McQueen ni Dunaway, certes fort beaux, soyons honnêtes, ne sont du genre à me faire relever la nuit).
Et puis la fin... je m'étais senti blousé, disons-le (avec cette modernité de vocabulaire qui m'épatera moi-même toujours).
Dans le cadre de mon challenge idiot "tiens-et-si-je-revoyais-tous-les-films-de-ma-dvdthèque-dans-l'ordre-alphabétique", je suis donc aujourd'hui retombé sur L'Affaire Thomas Crown. Et là, bizarre, peut-être parce qu'un chameau averti en vaut deux, j'ai davantage apprécié le film. Je ne me suis pas roulé par terre non plus, mais j'ai cédé au charme sixties de la chose, on va dire.
Bon, déjà, j'aime bien la manière dont Jewison utilise son split screen. Le truc fait tourner la tête, mais le réalisateur l'emploie judicieusement, pour mettre en valeur l'éclatante personnalité multiple de son héros joueur. La musique sautillante de Michel Legrand, parfois curieusement décalée à d'autres moments du film, ajoute à la virtuosité du procédé, à l'image du générique.
Le film compte nombre de jolies scènes, dont le braquage bien sûr, mais aussi et surtout les scènes avec Faye Dunaway, très joliment double jeu, partagée, divisée - tu me vois venir... hé oui, splitée, entre ses moments partagés avec Thomas Crown ou ceux avec l'enquêteur, entre sa fierté professionnelle et la passion naissante, et l'assurance d'une femme forte dans un monde d'hommes et la fragilité émouvante d'une femme amoureuse.
Oui, c'est beau, c'est élégant, c'est quand même un chouette film, allez. La fin reste abrupte à mon goût, mais j'ai dû apprendre depuis tout ce temps à apprécier certaines conclusions qui n'en sont pas (le pire, c'est que j'aime vraiment les fins ouvertes).
Bref, n'en faisons pas toute une affaire, ça passe. Zou !
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le mur du cinéma : dvdthèque systématique et irraisonnée
Créée
le 24 févr. 2020
Critique lue 163 fois
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