Anis est un loser. Anis reste très marqué par la mort, 3 ans plus tôt, de son mentor Isma. Et surtout Anis est nullissime pour draguer les filles. Sauf qu'un jour, son humour et sa bonhommie lui font démarrer une étrange relation avec Madeleine, jeune femme insaisissable qui a du répondant...
J'ai été très agréablement surpris par "L'Amour c'est surcoté". Je m'attendais à une comédie romantique branché moderne. En réalité le film ne suit pas la structure du genre, et la romance est plutôt un prétexte pour traiter ses vrais sujets.
Car Anis est un garçon tendre, dévasté par la mort d'un proche. N'arrivant pas à exprimer ses émotions et son romantisme devant ses potes qui le charrient en permanence. Tentant de jouer un rôle de mâle protecteur et rassurant devant les femmes, ce qu'il n'est pas du tout.
"L'Amour c'est surcoté" traite donc en vérité de l'amitié, du deuil, ou de la masculinité. Des sujets très intéressants, embarqués dans une comédie de situations vacharde et cocasse.
Anis se retrouve régulièrement, par maladresses ou mensonges, embarqué dans des échanges qui partent en cacahuètes, pour notre plus grand plaisir. Et surtout, loin du politiquement correct. Blagues sur les juifs, les arabes, les musulmans, les riches blancs, les racailles : tout le monde en prend joyeusement pour son grade, et ça fait du bien.
Je salue également la fraicheur des interprètes, surtout Hakim Jemili et Laura Felpin. Un peu déçu par contre de voir François Damiens se limiter à un court rôle de beau-papa bien infect !
Le film n'est pas exempt lui-même de maladresses. Ces petites ruptures du 4ème mur qui ne servent pas à grand chose, on aurait pu faire sans. D'autant que la structure en flashbacks apporte déjà un côté décalé. Ou l'âge des personnages, censés avoir 23 et 30 ans, une différence qui sera évoquée puis évacuée... alors que les acteurs ont tous les deux dans les 35 ans.
Mais dans l'ensemble, je l'ai trouvé très drôle et plus fin qu'il n'y parait. Surtout pour un premier film.