Il s’appelle Carlos. Enfin Carlitos. Il est blond. Ses cheveux bouclés tombent sur ses épaules encore minces d’adolescent. Il a un regard rieur. Il a des lèvres épaisses et rouges, qu’on a envie d’embrasser. Même les mères de ses amis. Mais bon il préfère les pères. Il porte des t-shirts trop courts, des pantalons trop larges. Il est discret, aimable, désintéressé. Il aime les milanesas con puré. Quand il danse, il est hypnotisant. Finalement, en trois minutes de film, on l’aime tellement que quoi qu’il fasse on continuera à l’aimer. Il peut tuer, il peut voler, il peut violer. Plusieurs fois même, et de plus en plus cruellement. Mais qu’est-ce que ça peut faire puisqu’on l’aime ? Et on est bien avec lui dans l’éternelle chaleur argentine des années 70 à écouter du rock dans des belles voitures.


Et c’est là la prouesse de Luís Ortega : passer 2h06 à nous faire adorer un personnage qu’on aimerait détester.

inesclivio
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le 18 juin 2018

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Ines Clivio

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