Un anesthésiste bordelais a du mal à s'engager avec une femme mariée. De plus, il entretient une autre relation avec une personne rencontrée lors d'un congrès : pour essayer de se sortir de ce mensonge, il invente une liaison avec une célèbre flûtiste concertiste, dont il a pris involontairement sa valise à l'aéroport et qui serait invisible de par ses nombreux concerts dans le monde.
Bien qu'il ait surtout explosé avec Le coût de la vie, qui avait été un beau succès lors de l'été 2003, Philippe Le Guay avait déjà réalisé deux films, dont celui-ci, une comédie romantique, avec déjà Fabrice Luchini, qui sera son acteur fétiche. C'est clairement dans le style d'un vaudeville, avec des quiproquos sur la présence invisible d'une troisième femme dans la vie de ce séducteur invétéré, qui lui invente une existence jusqu'à acheter des habits et les mettre en friche de sorte qu'elle vivrait réellement chez lui. Mais peu à peu, le mensonge va devenir énorme, jusqu'à devenir quasiment dramatique lors de la fin. Il y a aussi la présence de Valérie Stroh, Philippine Leroy-Baulieu ainsi que Marie Delterme. Cependant, la plus belle scène du film est la rencontre fortuite entre Luchini et Carole Richert dans un aéroport, car il souhaite fuir une possible grossesse et il souhaite lui faire croire qu'elle est cette fameuse flutiste concertiste devant sa compagne, jusqu'à ce qu'elle demande de l'embrasser pour plus de crédibilité ; elle se prend tellement au jeu qu'elle y va de bon coeur pour la seconde fois, avec un tournant plus violent à la fin, signe qu'un mensonge finit toujours par se retourner contre soi.
Ce n'est clairement pas du grand cinéma, c'est assez court, mais c'est clairement dans le ton des films avec Luchini dans les années 1990, avec sa diction particulière, et dans la lignée du succès quelques années plus tôt de La discrète. D'ailleurs, L'année Juliette sera aussi une réussite au box-office et le début d'une collaboration féconde avec Philippe Le Guay.