Il y a comme un bruit de fond de plus en plus désagréable, aujourd'hui, dès lors que l'on se pique de causer d'un film à effets spéciaux, et cela tant du côté de la critique pro que celui de l'analyse amateur ou du simple (pseudo) cinéphile. Un bruit de fond qui ressemble de plus en plus à une rengaine, un systématisme qui a tout du suspect et du prémâché.


Il est en effet de bon ton de dire, quand on veut s'imposer comme un pur, un de ceux qui ne sauraient se laisser abuser par tant de poudre aux yeux, que le numérique, c'est totalement beurk, que les CGI, c'est hideux, que les fonds verts et les incrustations, c'est forcément immonde au point de refaire passer son Coca Cola par les trous de nez.


Et puis c'est que ça pique, en plus... Et je ne parle pas forcément que du Coca Cola...


Oui, il faut bien avouer qu'en certaines occasions, l'antropomorphisme du cabot est frustrante, tandis que quelques effets directement tirés du cartoon n'ont clairement pas leur place ici. L'Appel de la Forêt tire aussi parfois un peu plus du côté du film familial que du film d'aventures que les plus critiques semblaient attendre.


Il faudrait cependant peut être rappeler que le bouquin d'origine figure en bonne place au rayon jeunesse, et donc que ce positionnement, pas forcément mal vu mais peut être maladroit par instant, ne relève pas totalement du hors sujet.


Mais de là à délirer sans retenue, à parler de constante laideur, ou encore à rapprocher le naufrage artistique de l'accident industriel Cats, il y a quand même de quoi sérieusement mettre en doute la sincérité de certains plumitifs.


Il est clair que L'Appel de la Forêt ne sera jamais le film de l'année. Mais il fait le job de la distraction familiale avec une constance qui fait que l'heure quarante de projection n'ennuie jamais. Le film balance aussi de belles images au public, sans trahir la substance de sa source papier, tout en offrant quelques scènes trépidantes qu'un tournage classique avec un dresseur canin n'aurait jamais permis de reproduire à l'écran.


Je suis sans doute un des plus faibles sur le site, mais L'Appel de la Forêt pourra même à l'occasion émouvoir par la mise en image de ce destin canin multiple, comme avait su le faire Spielberg quand il avait adapté un Cheval de Guerre en tous points identique sur cet aspect de l'aventure. Emouvoir quand il fait se rapprocher de l'animal certains hommes un peu moins perméables à l'appât du gain, à l'égoïsme et l'individualisme de la ruée vers l'or.


De quoi donc ressentir, et garder un peu plus en mémoire ce que l'on a eu sous les yeux au terme de la séance, contrairement, au pif, à l'interprétation 2018 animée à l'à peu près, mais made in France (ce qui excuse sans doute tout), de Croc-Blanc, ou devant la perfection technique mais un peu vide du remake live du Roi Lion.


Mais au vu de mes premières lectures critiques sur le site et la dégringolade de la moyenne du film, je dois encore une fois être, sans doute possible, totalement à côté de la plaque...


Behind_the_Mask, entre chien et loup.

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le 22 févr. 2020

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