La bonne adresse
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le 29 déc. 2011
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Pour son premier film, Henri-Georges Clouzot choisit d’adapter un whodunit anglais en le transposant à Paris (censure nazi oblige, nous sommes en 1942). Il lui confère les particularismes lutéciens, garde l’humour noir, tout en apposant en arrière-plan sa vision sombre d’une période historique qui l’est tout autant.
Alors on se prendra à la théâtralité du jeu des acteurs dans cette enquête agathachristienne où la plume du cinéaste se fait virulente, les vannes que s’échangent les personnages se faisant bien ressentir, et étant parées d’une gouaille délectable. Petit florilège démonstratif mais non exhaustif :
Pour vous les carottes sont cuites, pour moi elle sont pas encore épluchées [la jeune femme à une résidente]
Je ne suis pas intéressé dans la contemplation des ruines [le militaire à cette même résidente]
“[A l’arrivée du pasteur à la pension] - Nous nous attendions si peu - A Montmartre, il y a moins de pasteurs que de poufiasses. Euh je veux dire plus d'âmes égarées que de ministres du culte ! - J'avais traduit“
Un film du dialogue donc, où la galerie de portraits truculents donne une place égale à chacun, tous marquants dans leur écriture.
Alors on rit, on se prend au jeu de l’enquête, mais en filigrane se fait sentir la botte teutonne. Paris est sous l’occupation, et si Clouzot ne peut se permettre l’allusion directe, ces rues vides, cette atmosphère sombre, et la tuerie gratuite qui occupe le récit ne permettent à posteriori pas le doute. Pas étonnant alors que l’on injurie la gendarmerie, que la farandole fonctionnaire se fasse farce, et que comme chez Monsieur Verdoux, le meurtre paraisse plus doux.
La Cité est devenue une prostituée, l'équité et la justice l'habitait, et maintenant, il y a des assassins
La messe est dite pour notre pasteur infiltré. Et si L’assassin habite au 21 n’atteint pas les sommets à venir (Les Diaboliques, Le Salaire de la Peur…), il en contient déjà sa perception de la nature humaine, peu aimable.
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Créée
le 26 mars 2025
Critique lue 18 fois
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