Le dernier film en date de Catherine Breillat allait forcément faire parler de lui dans une époque qui s'y prête. En termes de moralité, les relations entre personnes majeures et mineures ont pris une place assez importante au sein du débat public ou des réseaux sociaux. Si à une époque on aimait pas aborder le sujet mais qu'on ne bronchait pas vraiment, de nos jours ça ne passe plus et tant mieux pour ce qui est des relations où une emprise est évidente.
Plus besoin pour la réalisatrice de faire de grosses scènes choc comme dans À ma sœur ! pour nous faire frissonner de dégoût et de gêne avec cette intrigue-là, surtout que la relation dépeinte dans le film a lieu entre une femme et le fils de son mari. C'est encore plus dérangeant ainsi, et ce n'est pas si courant de voir des femmes s'intéresser à des jeunes garçons dans un film, en général les genres sont inversés pour ce genre de situation.
Léa Drucker livre sans doute l'une de ses meilleures prestations en tant qu'actrice si ce n'est la meilleure avec ce film. Ça doit être compliqué de jouer un personnage aussi ambigüe, être à la fois gentille et tout sourire et impitoyable à d'autres moments, pouvoir passer de l'un à l'autre à la seconde. Samuel Kircher s'en sort très bien aussi, en particulier quand son visage est couvert de larmes. Il fait passer les émotions sans problème même s'il joue de façon plus conventionnelle que son frère.
En soi c'est plus l'incarnation des acteurs qui rend ce film bon pour moi, plus que ce que la réalisatrice a choisi de montrer ou pas avec cette histoire. On suit une trame assez classique ponctuée de moments forts en émotion et on attend de voir si tout va s'effondrer et comment.