"Quitte à être un animal, autant arrêter de penser"

Un film qui donne une impression assez étrange. Les effets de perspective sont assez intéressants en soi, et donnent quelques belles scènes. Malheureusement, le kitsch du scénario et des personnages empêche d'avoir de l'empathie pour le tout. Et la voix off du Dujardin qui arrivent de manière irrégulière ne semble pas avoir d'intérêt particulier, à part de nous rappeler qu'on est en train de regarder un film, nous empêchant de nous immerger dans cet univers ; à part le dernier monologue, que j'ai trouvé plutôt beau. Cependant, le film est souvent sur le fil, entre une beauté simple, mais un nombre de poncifs particulièrement énervants. Ce sera aussi l'occasion de voir Dujardin torse nu à de multiples reprises, c'est au plaisir de chacun.

Le film prend le parti dès le début de statuer que les choses arrivent parfois pour aucune raison (rappelant l'introduction du film Rubber). Pourquoi pas en vrai, même si la gratuité peut s'avérer désarçonnante, et un peu facile. Cinématographiquement, le film propose quelques plans originaux, comme cette vue d'un rond-point vu du dessus (on s'en fout un peu j'imagine, mais il m'a marqué), et il arrive régulièrement à proposer des choses visuellement intéressantes à regarder, avec un jeu sur les perspectives assez ludiques. La musique d'Alexandre Desplat marche parfois bien aussi.

Bref, assez mitigé sur la proposition, visuellement de belles idées, mais le scénario et les personnages ne sont pas vraiment intéressants à suivre, on peut se rassurer qu'en deuxième partie, l'univers reste plus minimaliste à ce niveau-là (peut-être trop minimaliste), mais la voix off casse l'immersion, et fait retomber le film dans ses travers.

(Vu le 26 octobre 2025 au cinéma)