Qui pouvait s’attendre à retrouver derrière la nouvelle adaptation de l’Homme qui rétrécit Jan Kounen ? Personne ou presque. Pour beaucoup, il reste le réalisateur de Dobermann, sorti il y a 28 ans déjà, qui a mal vieilli au niveau des effets spéciaux. Les nouvelles générations de spectateurs connaissent, éventuellement, 99 F adapté de l’œuvre littéraire à succès de Fréderic Beigbeder. Cela reste son seul vrai succès critique et public depuis les années 2000. Depuis, il alterne entre les films documentaires intéressants (ex : Vape Wave) et ceux de commande oubliables comme Mon cousin. Retrouvant l’acteur principal de 99F, Jean Dujardin, Jan Kounen va-t-il renouer avec le succès public et critique qui lui échappe depuis tant d’années ? Ce retour est, assurément, la surprise cinématographique des vacances de la Toussaint 2025 !
C’est vraiment un sacré challenge car l’original de 1957 était révolutionnaire, à l’époque, en terme d’effets visuels. Il reste encore une référence, aujourd’hui, dans le genre fantastique. Pour éviter la comparaison systématique avec le long métrage, dès l’introduction, un panneau amorce le film par une citation de l’auteur du roman original, Richard Matheson, concernant les mystères de l’univers et du cosmos sur l’individu. A partir de là, tout s’explique concernant l’attachement de Kounen à ce projet, si on vu ses documentaires ou lu ses livres, car il nous propose une expérience pour découvrir l’existence, à une autre échelle, bien différente de celle que l’on connait habituellement.
D’un film spectaculaire en noir et blanc à l’origine, Jan nous embarque dans une épopée philosophique et existentielle que l’on va suivre à travers le personnage de Paul, interprété par un Jean Dujardin, semblant avoir gagné en maturité. Malheureusement, sa femme, jouée par Marie Josée Croze et, sa fille par Daphné Richard, vont disparaitre bien trop vite de l’intrigue pour approfondir plus précisément le sort particulier que subit le personnage principal.
On aurait aimé en savoir davantage sur la façon dont elles arrivent à gérer cette situation de crise familiale. En effet, le cinéaste s’attarde rapidement sur les motivations et l’état d’esprit d’un individu, devant faire face à une situation incompréhensible, en se retrouvant isolé de tout, dans un lieu anodin qui va devenir de plus en plus dangereux ou mortel pour lui.
Bien que les péripéties soient divertissantes et plaisantes à suivre, l’utilisation grossière de fusils de Tchekhov permet de deviner aisément des évènements à venir. A croire que le film doit rester tout public jusqu’à la fin pour éviter de (trop) faire peur aux plus jeunes. Visuellement, les effets spéciaux sont assez réussis. Même si, d’autres préféreront ceux du Seigneur des anneaux concernant le bestiaire proposé.
Avec cette version, le metteur en scène rend hommage à la magie du cinéma de Méliès, à l’univers foisonnant de Jules Verne, à l’écrivain Richard Matheson, dont l’œuvre littéraire est à découvrir absolument, ainsi qu’au talent visionnaire de Jack Arnold avec le film original.
Au final, cela reste un film sympathique et intimiste, tournant à la fable philosophique, à condition d’accrocher au jeu de Dujardin. A croire que depuis le film sur les chemins noirs, il ne semble pas en avoir terminé avec ses introspections existentielles, par le biais de ses personnages. Après, si on préfère avoir un film avec plus d’humour sur un thème similaire, orientez vous vers Chérie, j'ai rétréci les gosses, un classique des films Disney de 1989.