Boarf, correct.
C'est intéressant d'avoir les trois points de vue mais il est regrettable que les trois ne se complètent pas plus ; disons qu'il y a le point de vue principal sur cette amitié compliquée entre deux garçons, et puis deux autres points de vue qui permettent surtout de raconter deux autres histoires annexes, mais en soi, si on avait commencé par le troisième segment, il n'y aurait eu aucune ambiguïté. Ce qui chagrine c'est que beaucoup de choses manquent de développement à cause de ce concept ; pas assez de temps pour approfondir les traumas de l'un ou l'autre. Les réactions sont quand même assez surréalistes même si la lecture d'un autre segment/point de vue permet de le comprendre, mais ce genre de révélation permet surtout de ne pas poser de questions, car si on se questionne... ben c'est quand même un peu facile, n'importe quoi. J'ai du mal à croire que personne dans l'école ne se soit rendu compte que le petit se faisait harceler, et certains témoignages d'enfants n'ont rien de cohérent, on ne comprend pas pourquoi tous se lient pour accuser le professeur (certes il est flippant sur la fin, mais la masse l'accuse avant qu'il n'en arrive là). La temporalité est un peu bizarre aussi. On comprend bien que l'incendie est le point de départ de chaque segment, mais par la suite, on ne sait pas trop à quoi correspond telle scène dans un autre segment, j'ai même parfois l'impression que la chronologie n'est pas proprement respectée. Ajoutons à cela une fin très sirupeuse qui casse toute la réflexion que l'on pouvait avoir sur ce qui nous a été montré jusque là (le harcèlement, la psychologie de masse, l'enseignement, la parentalité, ...).
La mise en scène est globalement plaisante, avec des angles de vue intéressants, un découpage lisible et réfléchi ; le montage est bien rythmé. Les décors sont bien choisis et bien explorés, l'on appréciera surtout la cachette des enfants, découvertes trop tard. Les acteurs font du très bon boulot, les gosses y compris.
Bref, l'intrigue est un peu foireuse.