Typiquement le genre de comédie dans laquelle on se lance à reculons. Si le prétexte est totalement grotesque, le résultat est pourtant plutôt une agréable surprise. Ce n’est évidemment pas la comédie du siècle mais on s’y amuse gentiment, les travers masculins et féminins étant parfois habilement détournés sous prétexte du caractère de ceux qui les incarnent. On évite ainsi le « film de genres » (jeu de mot inclus) et la toujours douteuse guerre des sexes pour renvoyer dos à dos hommes et femmes et leurs caricaturaux petits défauts. Le film, de toute façon, et c’est très bien ainsi, ne se veut pas un pamphlet social et sillonne entre romcom et comédie pure et dure.


On rit, et c’est plutôt bon signe, à de très nombreuses reprises même si l’ensemble manque parfois clairement de subtilité mais ce grand écart entre la bluette sentimentale et la comédie qui tache fonctionne agréablement. La performance, notamment, de Stéphane de Groodt, toujours aussi irrésistible et celle de la délicieuse Louise Bourgoin, même si celle-ci semble moins à l’aise que son partenaire dans sa capacité à incarner un autre sexe que le sien, est un atout évident pour le film, surtout que les rôles des compagnons sont parfaitement assurés. Le scénario réussit, en outre, à relier astucieusement ses scènes de gags même si l’histoire patine souvent et ne parvient pas toujours à suivre un cap précis, oubliant ainsi un certain nombre de péripéties dans la cohérence de son récit. Cependant, le choix de la comédie pure valide de nombreuses orientations.


On pourra être un peu plus sceptique sur l’ultime ligne droite du film qui échoue dans sa tentative audacieuse de ne pas sombrer dans une conclusion moralisatrice. Sans solution pour achever leur comédie par un happy end, les scénaristes font un choix qui ne rend pas justice aux personnages secondaires qui se retrouvent piétinés. Dommage mais le concept même du film appelait cette difficulté qui n’est pas habilement contournée. Pas de quoi totalement gâcher, malgré tout, l’impression plutôt favorable de l’ensemble.


Créée

le 18 sept. 2023

Critique lue 40 fois

5 j'aime

1 commentaire

PIAS

Écrit par

Critique lue 40 fois

5
1

D'autres avis sur L'un dans l'autre

L'un dans l'autre
DavidRumeaux
3

L'un dans l'autre !

Et bien en voilà une autre de comédie française bien loupé. Presque complétement. Dommage, je ne suis pas passé loin du 0... Pierre et Penelope s'aiment. Le probléme, c'est que Pierre est marié et...

le 22 sept. 2017

8 j'aime

2

L'un dans l'autre
ServalReturns
4

Un titre de porno pour un film qui aurait gagné à en être un

Le body swap est un thème sympa, ressort comique inépuisable, pour lequel je suis toujours prêt à donner sa chance. Énième version d'un échange de corps, donc, entre un homme et une femme, ici...

le 6 oct. 2017

7 j'aime

L'un dans l'autre
Val_Cancun
5

Freaky vendredi

Produit de consommation courante, qui ne réconciliera pas avec la comédie française moderne, mais qui offrira un léger divertissement pas déplaisant, si d'aventure l'humeur s'y prête. Sur un schéma...

le 9 févr. 2018

7 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22