On ne va pas soupçonner Pascal Elbé de mauvaises intentions dès la découverte du synopsis de La bonne étoile et le visionnage du film montre, qu'effectivement, celles-ci sont plutôt louables, mais quand même, quelle idée de départ pour le moins douteuse, avec cette famille qui décide de se faire passer pour juive, en pleine Occupation allemande, en espérant des lendemains meilleurs ! Bon, ce n'est pas le pari insensé de La vie est belle de Benigni, mais c'est risqué de jouer avec un tel thème, surtout pour en tirer, en partie, un divertissement. De péripéties en rebondissements, en tirant un peu sur la corde des hasards et des coïncidences, ce n'est finalement pas une catastrophe et le film n'hésite pas à épingler certains comportements avérés et peu reluisants de nos compatriotes durant cette sombre période. C'est de bonne guerre, permettez l'expression, et s'il y a toujours comme un malaise qui plane, le récit fait bien de coller aux basques de Benoît Poelvoorde, sur lequel on peut compter pour incarner lâche, idiot ou héros malgré lui, nul besoin de rayer la mention inutile. Il phagocyte un peu le film, et c'est tout sauf une surprise, mais son personnage permet de passer d'assez bons moments et de comprendre la recherche pas si vaine du réalisateur entre drame, leçon d'histoire et comédie, ce qui était loin d'être gagné d'avance.