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Plus qu'une femme sur terre ?
La douce rêverie que provoquent le titre et l'affiche peut être violemment interrompue si l'on réalise que cette femme pourrait être Nadine Morano.
Mais en fait non: il s'agit de Betsy Jones-Moreland qui prête ses traits à une Eve(lyn) que l'on ne verra malheureusement jamais comme cela est suggéré sur l'affiche (encore une pub mensongère, damn it !)

L'ami Roger Corman est connu pour avoir tourné plusieurs films par an dont le dénominateur commun n'est ni le style ni le genre mais bien un manque récurrent de moyens. Ce qui donne de régulières productions fauchées qui frôlent souvent le nanard mais emportent presque toujours notre sympathie. Comme le bonhomme est également un grand découvreur de talent, ses films sont parfois superbes (la série Poe, par exemple) ou recèlent de singulières qualités, parfois inattendues.

C'est le cas de cette "dernière femme sur terre" dont on est rapidement surpris par la qualité des dialogues et du portrait qui est dressé de ces trois derniers survivants d'une terre dont l'air à manqué pour tous pendant deux heures (mais donc pas pour eux, qui faisaient de la plongée -idée simple, incomplète mais assez fun-). La mari, la femme et l'avocat vont donc faire un mauvais ménage à trois dont la conclusion inévitable est que l'homme, décidément, n'apprendra jamais de ses erreurs.

De fait, il s'agit du premier scénario de Robert Towne qui deviendra une des chevilles ouvrières du tout puissant Hollywood: c'est en effet de sa plume que naitront des Chinatown, Yakuza, Greystoke ou Tequila Sunrise (qu'il mettra aussi en scène), La Firme ou les deux premiers Mission impossible par exemple. Il officiera même en tant que script doctor sur des projets comme Frantic, Missouri Breaks ou Bonnie & Clyde.

Un talent de plus découvert par Corman, à ranger aux côtés de Coppola, Nicholson, Howard ou autre Scorsese. Et c'est sans doute pour cet aspect-là que Corman mérite, plus que tout le reste, sa place dans la postérité.

Créée

le 14 sept. 2012

Modifiée

le 14 sept. 2012

Critique lue 972 fois

guyness

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