The Wasp Woman prouve que les petits moyens ne font pas forcément les mauvais films. Non que le film soit grand, loin de là. Mais il réussit, dans sa maîtrise formelle impeccable qui sait accélérer et ralentir le rythme, réaliser un sommaire par plans enchaînés en fondus, mettre en scène l’épouvante tant attendue – puisque la fameuse femme guêpe n’arrive que dans le dernier tiers – par une créature qui fait sourire et frémir à la fois, à intriguer de bout en bout en dépit de dialogues parfois redondants et trop explicatifs. Roger Corman injecte dans sa série B un amour du genre qui transparaît dans la composition photographique de ses plans, l’élaboration des décors, la direction d’acteurs aux caricatures savoureuses. Mention spéciale au travail du son et à la musique qui mêle ses instruments aux bruits d’essaims grouillants d’abeilles ou de guêpes. Voilà un petit, tout petit film vite fait bien fait, qui ne restera pas forcément en mémoire mais qui sait divertir du début à la fin.