Osons le dire, le film tente de corriger les excès mélodramatiques et caricaturaux d'"Angèle" Et puis Raimu c'est quand même autre chose que Poupon, et Josette Day c'est quand même autre chose que Orane Demazis ! On a donc droit pendant deux heures à un portrait féroce de la vie de province (et qu'on arrête de dire qu'il s'agit là de mœurs révolues, (et il n'est pas besoin de s'éloigner tant que ça de la capitale pour le constater). L'interprétation est brillante, avec un Raimu en pleine forme, une Josette Day rayonnante de beauté; et une Line Noro en salope hypocrite. Fernandel ne cabotine pas trop, mais petite réserve pour Charpin trop théâtral) On tenait sans doute là une grande œuvre s'il n'y avait pas ces funestes 20 dernières minutes. Passe encore le discours de Pétain (faut se remettre dans le contexte de l'époque) Mais le twist-ending qui suit est d'une maladresse à peine croyable. Non pas qu'il soit impossible en soi mais son traitement est d'une lourdeur pachydermique jurant avec le reste de l'œuvre. Oublions donc cette fin, on se sera régalé pendant deux heures.