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Le critique du film en vidéo : Les Compères vont au cinoche #3


En chaque début d’année, la folie des futures récompenses cinématographiques commence, le frisson dans la nuque des critiques et des professionnels du cinéma se produit, et tous deux troublent parfois aussi la vie paisible de nos concitoyens. Mais (car il y a un mais), cette année ce sera plus chaud encore alors que cela se passe dans l’eau. En effet, le dernière mouture du papa de Pacific Rim ou de Le Labyrinthe de Pan, a réussi à faire coup double. D’un côté il a déjà gagné le Lion d’or à La Mostra de Venise (rien que cela) et est nommé treize fois aux Oscars (oui, treize!) et d’un autre il vient de se faire accuse de plagiat par M. Jeunet lui-même, qui pour le moment, en tous cas, ne l’attaquera pas en justice. Qu’en est-il au final ?



Le film



L’histoire se situe dans les années soixante, en pleine Guerre Froide, et reprend en substance une partie de l’histoire du classique du film d’épouvante des années 50, L’Étrange créature du lac noir. La créature de chacun des films, y a été pêchée, si on peut dire, au même endroit, chez des indiens d’Amazonie qui la considère comme un dieu. Elle est gardée dans une base secrète et une gentille femme de ménage commence à avoir de l’inclination pour elle. De là commence une histoire d’amour, somme toute classique. Si les acteurs sont tous en place, Sally Hawkins et Michael Shannon en tête, et campent leur rôle sans faille, la structure du scénario est très attendue et surtout les personnages sont parfois à la limite de l’unicellulaire. Les symboliques sont enfoncées dans les yeux des spectateurs et tous les personnages sont des caricatures. Ce qui pourraient fonctionner s’il y avait plus de décalage et moins de tentative de poésie. Ce qui manque c’est une véritable direction, une boussole artistique aussi forte que se veut le propos. L’image tente à chaque instant d’être belle et elle l’est la plupart du temps. L’univers est fait pour plaire aux nostalgiques et aux cinéphiles, connaisseurs de sérié B … et du cinéma de Jeunet. Et c’est à ce moment là que le spectateur se pose des questions sur …



La polémique



Et elle aura lieu. En regardant le film on peut citer pêle-mêle : Amélie Poulain, le film tourné en France le plus connu de Jeunet, qui est sans cesse présent à travers le métrage, la Cité des enfants perdus, qui semble avoir servi de modèle à la base secrète militaire, Délicatessen pour l’appartement et la scène en noir et blanc de claquettes et enfin T.S. Spivet pour celle où le personnage principal regarde des gouttes d’eau sur la vitre d’un transport en commun. Faire un hommage ou une référence ne pose aucun problème, c’est même fréquemment une composante du cinéma. Mais lorsqu’on reprend de manière aussi nette l’univers d’un seul créateur (où plutôt deux en fait), à savoir Caro&Jeunet, cela commence ressembler à du plagiat. Surtout quand ce qu’on propose en dehors de cela est caricatural et convenu.


Reste le plaisir de voir une créature en latex, des acteurs parfaits pour ce genre de film, un ensemble agréable et même certaines scènes qui apportent de la tension, comme celle avec soviétiques qui viennent informer leur taupe de son extraction. Mais elles sont toujours en marge de l’histoire principale qui n’offre aucune surprise. Une œuvre qui a déjà gagné une récompense prestigieuse et va en probablement en ramasser d’autres pour des raisons qui tiennent plus à la mode actuelle qu’à ses qualités intrinsèques et au fait qu’elle ose montrer des tabous comme la masturbation et qu’elle est tendre avec les marginaux. Elle n’en demeure pas moins joliment réalisée et facile à regarder.

Fiuza
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le 13 févr. 2018

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