Esprit de Delicatessen flottes tu sur la forme de l'eau? Jean pierre Jeunet se serait plaint auprès de Del Toro en lui reprochant la copie visuelle de son travail réalisé sur delicatessen. Del Toro lui aurait répondu qu'avant lui existait Terry Guilliam. Quand on voit la forme de l'eau on ne peut effectivement que penser au travail de Caro/Jeunet, les lumières, les décors, et même dans les personnages puisque l'on voit même un gars qui peint en parlant à l'héroïne comme dans Amélie Poulain. On retrouve aussi une scène de baise (c'est Paddington qui va être jaloux), De Toro aurait presque piqué celle présente dans Delicatessen. Non! Il a pas osé ! Non heureusement il n'a pas osé, enfin si il le fait presque en traversant les appartements avec l'eau, difficile de ne pas faire le rapprochement entre les deux univers visuels qui se ressemblent tout de même beaucoup. Enfin piquer des trucs aux autres c'est ce que fait le cinéma depuis le début de son existence, donc ce n'est pas un vrai problème, si ce n'est pour l'ego d'un auteur qui devrait plutôt y voir un hommage plutôt que le vol d'un univers esthétique. Et puis c'est Jeunet qui le premier a mis le jaune pisse à l'écran avec Amelie Poulain.
Del Toro veut son film rempli d’âme, mais comme d'habitude le réalisateur fait un truc pataud qu'il ficelle avec des grosses cordes ce qui donne lieu à une construction ultra sommaire. Il fait passer les choses n'importe comment, il est vraiment impossible d'avaler ces trucs aussi grossièrement enfilées. On se demande comment les personnages peuvent faire ceci ou cela, sans que les autorités en place ne s'en redent compte, s'ils peuvent le faire ça ne tient qu'à une chose au bon vouloir de Del Toro qui se fout royalement de tenir une cohérence scénaristique. Pour se faire il utilise des raccourcis débiles qui ne font pas croire en son histoire. Bon c'est habituel dans les productions de Del Toro donc il n'y a aucunes surprises de ce coté là, le mec restera toujours le gros balourd qu'il est. Impossible donc de croire en cette histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose.
D'un point de vue esthétique c'est beau, mais raconter une histoire si sommairement écrite en misant tout sur la beauté du film est une grande erreur. Allier les deux fait du cinéma, avoir l'un sans l'autre c'est vouer à l’échec, construire une œuvre forte qui s'inscrira dans une tranche du cinéma reste impossible à faire avec quelque chose d'aussi peu travaillé . Del Toro de film en film prouve sa totale incapacité à écrire des scénarios mais il continu et persiste(comme Besson), tant qu'il n'aura pas confié le scénario à d'autres il restera un raconteur d'histoires médiocres.
Montrer que les femmes de ménage peuvent aussi tomber amoureuses de l'inconnu c'est bien, l'amour ouvre toute les portes et la haine les fermes. Ouais bon ce n'est pas le message qui gêne c'est surtout la manière de faire de Del Toro. La forme de l'eau est ennuyeux au possible à regarder, car toute cette histoire ne prend pas une seule seconde, c'est totalement hermétique. Pour un personnage dont l’élément de vie est l'eau c'est tout de même con.