Alors que le tsunami « Star Wars : Le Réveil de la Force » déferle un peu partout cette semaine, il serait le temps pour certains de faire le point. (Re)voir les deux trilogies paraît le minimum syndical pour les adeptes, mais les autres auraient tout de même besoin d’une petite piqûre de rappel pour voir ce septième épisode avec sérénité. Et pour les spécimens du côté obscur qui seraient passés à côté du phénomène culturel le plus écrasant de ces 38 dernières années, soit en ne comprenant rien à ce qu’ils ont regardés, soit en n’ayant vu aucun épisode de la saga, c’est le moment ou jamais de vous mettre à la page. Je vous propose donc de modestes antisèches, après ça vous saurez tout sur les sabres laser, sith, jedi, midi-chloriens, droïdes, X-Ying, Faucon Millenium, pains aux raisins et autre blaster ascensionnel. Et que la force soit avec vous.


Fort du succès commercial de son deuxième long-métrage « American Graffiti » (1973), George Lucas voit ses rêves de grandeurs cinématographiques devenir réalité : il met sur les rails un projet d’au moins deux trilogies de films de science-fiction, filmer la chute d’une République intergalactique protégée par des guerriers Jedi dans une première trilogie et la rébellion de l’humanité contre l’Empire nouvellement établit et dirigé par les Sith dans les trois films suivants. Seulement voilà, il prend conscience que le combat entre la rébellion et l’Empire sera plus facile à mettre en scène avec les moyens hollywoodiens de l’époque. Qu’à cela ne tienne, il décide de réaliser ses trilogies dans le désordre : IV, V et VI, puis quinze ans plus tard I, II et III.


L’épisode IV sorti en 1977 prend une architecture narrative très simple : Luke Skywalker, aidé par son mentor Jedi Obi-Wan Kanobi et par deux chasseurs de primes Han Solo et Chewbacca, délivre une princesse rebelle, Leia, emprisonnée par Dark Vador dans l’Etoile Noire de l’Empire. Obi-Wan meurt de la main de Vador tandis que les autres s’échappent. Rejoignant la base rebelle, ils parviennent à déchiffrer les plans de l’Etoile Noire et dans un assaut audacieux Luke détruit le fameux vaisseau ennemi à bord de son X-Ying.


Seulement, la lutte ne fait que commencer, Vador est toujours vivant, sa flotte impériale plus que jamais déterminée à éradiquer les rebelles. Dans l’épisode V sorti en 1980, la base rebelle est attaquée par l’Empire, et nos héros arrivent à s’échapper chacun de leur côté : Luke part recevoir l’apprentissage du vieux Yoda pour devenir maître Jedi, tandis que Han et Leia qui jouent les tourtereaux se réfugient chez un vieux copain de Han. Sauf que ce vieux copain est un traître : Vador capture Solo et Leia, Luke part à leur rescousse sans finir son entraînement de Jedi et se retrouve, épée laser en main, à affronter Vador dans la scène la plus mythique de la saga. Pas encore prêt à vaincre son adversaire, Luke perd sa main et Vador clame la réplique la plus connue de l’histoire du cinéma : « Luke, je suis ton père ». Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça en jette. Luke et Leia échappent ensuite encore à Vador, mais Han est livré à la limace Jabba le Hutt à qui il doit des comptes.


Dans l’épisode VI sorti en 1983, nos héros partent délivrer Han Solo et tuent sans scrupule notre gastéropode. Fort d’un nouveau vaisseau destructeur l’Etoile de la Mort, l’Empire compte achever sa construction protégée par un bouclier dont le point émetteur est situé sur la planète Endor. Nos héros attaquent ce point émetteur aidés par des nounours en peluche, et Luke affronte une nouvelle fois son père qui, dans un dernier souffle de vie, tue son mentor sith Dark Sidious et demande pardon à son fils pour avoir refusé la garde partagée à sa naissance (entre autre). L’Etoile de la Mort explose, et la paix est rétablie dans la galaxie. Du moins, jusqu’à l’épisode VII qui sort cette semaine et semble remettre le couvert sur une nouvelle lutte entre l’Empire et les rebelles, des dizaines d’années après l’épisode VI.


Vous allez me dire que je n’ai pas parlé de la trilogie qui se passe avant l’épisode IV mais qui est sortie après l’épisode VI, les fameux I, II et III des années 90/2000. Sachez que leur connaissance n’est pas requise pour apprécier le VII à sa juste valeur, et que ses intrigues politiques, bien qu’intéressantes, vous donnerez la migraine si j’en parle ici. Sachez seulement qu’on y suit les aventures d’Anakin Skywalker, jeune apprenti Jedi très prometteur formé par Obi-Wan Kanobi, qui après une romance mièvre à répandre son déjeuner sur le trottoir avec la princesse Padmé provoque la chute de la République en passant du côté obscur, devenant ainsi Dark Vador. Voilà. Une saga familiale déchirante et œdipienne, un propos politique sur le totalitarisme et les limites de la démocratie, un humour parfois décapant, parfois scatophile, une fresque de space-opera inspiré du cinéma japonais, un concentré d’aventure qui laisse la tête dans les étoiles, « Star Wars » c’est tout ça et bien plus encore. C’est un tas de pellicule qui réunit depuis bientôt quarante ans des milliards de personnes sous une même bannière, celle de l’adoration d’un univers dont la seule limite est l’imagination de ses créateurs (et l’invasion de produits dérivés aussi, mais c’est une autre histoire).


Ma critique de "Star Wars VII" :
http://www.senscritique.com/film/Star_Wars_Le_Reveil_de_la_Force/critique/38673271


Ma critique de "Rogue One" :
http://www.senscritique.com/film/Rogue_One_A_Star_Wars_Story/critique/39126506

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le 16 déc. 2015

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Marius Jouanny

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