Un vieil homme vit avec ses trois filles. L'ainée est veuve, la benjamine rencontre un garçon qu'elle aimait autrefois, et la cadette n'a pas l'intention de se caser alors qu'elle noue des liens très forts avec le beau-frère de sa soeur ainée. Elle a dans l'idée de lier sa soeur avec cet homme qui ne la laisse pas indifférente.


A l'origine, le scénario de La lune s'est levée a été coécrit par Yasujiro Ozu, qui l'a laissé de côté pour des questions de planning. Des années plus tard, Kinuyo Tanaka récupère le script, avec l'accord d'Ozu, et celui-ci va aussi lui prêter son acteur fétiche, Chishū Ryū, et d'autres actrices qui ont été dans son cinéma, à l'instar de Mie Kitahara ou Shūji Sano. Tanaka elle-même joue un petit rôle dans son film, la domestique de la famille.


C'est peu dire qu'il est difficile de dire si j'ai aimé le film parce que c'est un film réalisé par Kinuyo Tanaka ou alors parce qu'il est coécrit par Yasujiro Ozu, dont la réalisatrice a repris plusieurs de ses codes. Dont le plus évident est de filmer au ras du sol, quoique le fait que la cadette s'appelle Setsuko est sans doute un hommage à l'actrice fétiche d'Ozu, Setsuko Hara, dont on retrouve ce côté pimpant, presque insolent, qui met un coup de pied dans la fourmilière du passé en incarnant une jeune femme moderne avant l'heure. En tout cas, je m'y suis senti comme un poisson dans l'eau, car on retrouve cette humanité, cette tendresse pour les personnages, voire de l'humour avec ce quiproquo amoureux qui aboutira à une très belle rencontre au clair de la lune. La cadette aussi semble refouler un amour naissant car elle se dit qu'elle a 21 ans, qu'elle a le temps de se marier, mais le cœur a ses raisons...


Il y a aussi cette relation au passé à travers l'ainée, jouée par Hisako Yamane, qui revient vivre chez son père, et ne se résout pas à se remarier après la disparition de son époux. Le film est une suite d'amour contrariées, qui fait d'ailleurs penser à une comédie romantique américaine, où tout semble emballé dans les dernières minutes. Mais il y a un travail sur la lumière qui est fort belle, et comme je le disais, une écriture alerte qui retient l'attention durant toute la durée du film. En tout cas, Kinyuo Tanaka a appris de son autre maitre du cinéma Ozu pour livrer quelque chose d'attachant.

Boubakar
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le 1 nov. 2022

Modifiée

le 1 nov. 2022

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