Critique #9 : La Momie

ATTENTION : SPOILERS

85 ans après le film de Karl Freund et 18 ans après le premier reboot par Stephen Sommers, La Momie a été choisi pour introduire le Dark Universe, univers commun développé par Universal Pictures visant à remettre en scène les monstres d’Universal Monsters, la série de films d’horreurs produits par Universal entre 1923 et 1960.
Et c’est Alex Kurtzman qui se colle à la tâche en tant que réalisateur après avoir travaillé aux côtés de J. J. Abrams (Star Trek, Star Trek Into Darkness et Mission Impossible 3) en tant que producteur ainsi que Michael Bay et Marc Webb (respectivement Transformers, Transformers 2 et The Amazing Spider-Man Le Destin D’un Héro) en tant que scénariste.

C’est avec une grosse appréhension que j’ai vu ce film, rien qu’en voyant le casting j’ai grincé des dents car je trouvais que ça sentait la hype à plein nez. J’ai ensuite vu la bande annonce qui nous annonçait un film plutôt pas mal avec de l’action et des scènes époustouflantes aux effets spéciaux incroyables.

Puis j’ai vu le film…

Et quelle ne fut pas ma déception lorsqu’il a pris fin. Ce n’était même pas de la pure déception, simplement un sentiment de vide intersidéral, ce genre de sentiment lorsque vous venez de voir un film qui montre le contraire de tout ce qu’il nous avait promis et qui n’a absolument rien d’extraordinaire.

Le film n’était pas un navet tel que l’a été Suicide Squad mais il n’était pas bon non plus, il en est même loin. Il était tout simplement fade.

Les acteurs ne sont pas catastrophiques, Sofia Boutella est excellente et donne le meilleur d’elle-même comme à son habitude, Tom Cruise nous sert du Tom Cruise comme à son habitude en plus d’avoir un personnage absolument pas attachant, Annabelle Wallis n’était pas exceptionnelle dans le rôle moyen de la blonde de service qui n’est là que pour que le personnage principal masculin tombe amoureux d’elle et devienne le héros du film lorsqu’il lui sauve la vie et Russell Crowe était très superficiel dans un rôle très flou que l’on ne comprendra pas si l’on n’est pas familier avec l’histoire de L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (roman par Robert Louis Stevenson), je ne l’étais pas et cela m’a empêchée non seulement de comprendre l’histoire autour de ce personnage mais je n’ai pas pu apprécier le personnage à sa juste valeur (si tant est qu’il en ai une car Russell Crowe ne faisait pas plus d’effort que ça dans son interprétation) ; le mieux aurait été un film à part entière sur l’histoire de Jekyll/Hyde avant ou après La Momie, quitte à ne pas l’inclure dans le long-métrage, pour familiariser les spectateurs avec cette histoire.

Je passe rapidement sur le fait que l’histoire d’Ahmanet est amené un peu trop rapidement et sans lien apparent avec les catacombes de Londres (on ne comprend que plus tard et personnellement j’aurais bien aimé que l’on commence par l’histoire d’Ahmanet et qu’on remonte jusqu’au présent dans un ordre chronologique) ; que le film est prévisible du début à la fin ; que la résolution des problèmes est bien trop rapide et que de ce fait, elle en parait facile ; il n’y a aucune intrigue et le scénario est superficiel et ne prend aucun risque pour nous surprendre (et présente des touches d'humour un peu douteuses) et la bande son est largement oubliable.

S’ajoute à ça un gros sentiment de déception à la fin du film car je m’attendais clairement à plus d’action et d’horreur de sa part (il est dit dans le synopsis du film qu’Ahmanet va « déverser sur notre monde des siècles de rancœur » alors qu’en réalité non seulement ça reste sur Londres mais ça ne dure que quelques minutes ; et je n’ai vu aucun jump scare durant tout le film, je ne le classerais donc pas dans la catégorie horreur car ce film ne m’a absolument rien fait ressentir que ce soit peur, joie, tristesse ou autre, juste de la grosse déception)

Outre tous ces points négatifs, on notera que les effets spéciaux sont très beaux ainsi que les flashbacks (les images lorsqu’Ahmanet est encore à l’état de momie et se reconstitue sont vraiment belles) et que le travail sur l’apparence d’Ahmanet est également remarquable.

Un autre détail franchement admirable : avoir pensé au fait que les vitres sont faites à partir de sable. Lorsqu’Ahmanet en appelle au sable pour « déverser sur notre monde des siècles de rancœur » on voit que toutes les vitres de Londres se cassent pour former un ouragan de sable. Certains n’ont pas compris le rapport entre les fenêtres et le sable mais il est vrai que le verre est fait à partir de sable chauffé à très haute température, Ahmanet ne fait donc que le ramener à sa forme de base. Il fallait y penser !

En résumé, La Momie raconte bien son histoire (il y a un début, un milieu et une fin) et l’on a toutes les réponses que l’on peut attendre, les acteurs sont bons sans vraiment faire d’efforts, mais on en reste tout de même sur notre faim car il ne nous en met pas plein la vue comme la bande annonce nous le laisser espérer.