Jésus Cruise is born on a fourth of July !

Brandon Fraser ne serait pa contre l'idée d'un 4ème opus. Moi non plus dans la mesure où ce troisième volet est plus mémorable et plus fun que la version avec Tom Cruise. Mais cette idée arrive un peu tardivement, parce que j'imagine mal Fraser avec ses 15 ans de dépression et de malbouffe revenir en force contre une nouvelle momie, ou alors ce serait pour définitivement passer le relais au fiston (présenté dans les épisodes 2 et 3) voire même au petit fils (si du 1 au 2 les auteurs ont pu se permettre une ellipse narrative de plusieurs années - plus que le temps qu'il y a eu entre les sorties des deux volets) pourquoi ne pas aller plus loin et nous ramener notre aventurier à l'âge d'un Sean Connery dans Indiana Jones 3, un type qui n'a plus toute sa souplesse mais qui a encore du charisme et du toupet.

En tous cas cette suite, si elle n'est pas géniale à cause d'une mise en place longue et d'enjeux qui dépassent un peu les auteurs (ha cette mode de devoir sauver le monde) est tout de même fun grâce à des personnages amusants et décomplexés, une love story basique, du mystère, de l'action, ... plein d'ingrédients qui rappellent le cinéma de papa. Et surtout, pas un ton trop sérieux ! Parce qu'un blockbuster traité comme un roman philosophique sérieux, c'est vraiment pas coo, et surtout c'est idiot puisque les philosophes sont en général plus amusants à lire que ces films hollywoodiens qui veulent nous faire la leçon. Et donc même si c'est maladroit dans la résolution des conflits, il y a une touche humoristique qui fait qu'on laisse passer la plupart du temps. On voudrait que la narration soit moins chaotique, mieux structurée, avec un méchant mieux développé et des courses poursuites un peu plus uniques. Mais on ne s'ennuie pas.

La mise en scène tend elle aussi vers le fun : pas de découpage particulièrement inventif, mais des plans qui fonctionnent bien pour rendre justice aux idées de divertissement. Le montage est dynamique, l'action lisible. Les acteurs reprennent leur rôle avec plaisir ; Rachel est un peu méconnaissable, moins charmante, moins jolie et propose un jeu plus caricatural que dans les deux volets précédents mais elle fait le boulot. Niveau CGI, il y a des choses qui fonctionnent mieux que dans les précédents volets mais reste cette mommie dégueulasse, une bouillie d'effets spéciaux foireux (heureusement que son masque d'argile réapparaît souvent pour limiter la casse) ; les effets spéciaux pratiques sont sympas, même si on sent que les pierres sont des cartons comme dans Xena, c'est quand même plus amusant que les fonds verts.

Bref, pas génial, mieux que le second volet, plus amusant que le reboot avec Jesus Cruise, mais ça reste bien en deça du premier volet qui était excellent.

HO oui, bon sang, la voilà l'idée du sicèle quand Tom aura terminé son film dans l'espace : il incarnera Jesus, un Jesus qui n'hésite pas à se salir la toge, à bousculer les romains, à faire des cascades sur des chars à toute vitesse et surtout, en profiter pour rebaptiser le Christ en Cruise. Jésus Cruise is born on a fourth of July !