Un jeune homme, étudiant le jour et qui travaille la nuit comme serrurier, va vivre des heures difficiles après après avoir aidé une femme à lui ouvrir ce qui est censé être sa porte, mais dont l'appartement contenait une valise qu'elle dérobe. Du coup, il va être pourchassé par des gredins car il va être accusé d'avoir volé cette mallette.
J'avoue avoir complètement loupé la sortie en salles du film, dont l'échec peut être vécue comme une injustice, car c'est non seulement réussi, mais il y a là-dedans un amour total du cinéma. C'est le premier long-métrage de Michiel Blanchart, un réalisateur belge qui n'avait pas encore trente ans au moment du tournage, qui filme le tout dans Bruxelles, de nuit, avec une ambiance à la After Hours qui en devient suffocante. Car en même temps se déroule une manifestation Black Live Matters où la ville est en quelque sorte à feu et à sang, ce qui rajoute à ce climat d'une grande noirceur.
Le héros, joué par Jonathan Feltre, va être un cumulard dans les emmerdes, où il va devoir chèrement défendre sa peau, déjà contre Jonas Bloquet, une sorte de Terminator peroxydé qui le poursuit sans arrêt malgré ses blessures, et puis face à Romain Duris, le chef des bandits, dont ses courtes apparitions le montrent comme calme, mais dont on sent qu'on ne va lui pas lui taper contre l'épaule. Le tout se déroule de manière tendue durant la nuit où va se dérouler l'histoire, mais on sent chez ce jeune réalisateur une jubilation à tourner, dans un format Cinemascope, à faire des plans de grue, de drone, des plans-séquences, que sa joie est communicative, à l'opposé des horreurs que subit le personnage, mais dont il s'en sort plus ou moins bien à chaque fois, jusqu'au final dans une gare.
L'échec commercial du film est malheureux, on regrette peut-être que le rôle de la jeune femme jouée par Natacha Krief ne soit pas plus développé, mais clairement, un réalisateur est né. En espérant que la suite soit du même acabit...