La bande-son est la grand point fort de ce thriller (d'ailleurs récompensée aux Césars 2021, on l'avait parié), un peu comme si Drive s'était payé une intrigue de chauffeurs immigrés de Chine sous-traités à Paris par les mafias locales. Sans jamais parvenir à faire de l'ombre (pas même un peu) au film de Nicolas Winding Refn, La Nuit Venue nous intéresse à son démarrage en exposant les trafics humains de chauffeurs, en nous présentant son personnage principal assez bien dépeint (Jin, un jeune homme qui préfèrerait composer des musiques aux sonorités électro, celles que l'on entend finalement en BO) et en introduisant un second personnage intrigant par la pétillante Camélia Jordana (qui joue une prostituée rêvant aussi d'une autre vie). Les deux fracassés de la vie vont former l'espoir de pouvoir s'enfuir ensemble vers un renouveau tant attendu, mais malheureusement c'est l'instant où le film décide de s'enliser dans un rythme soporifique, et de nous offrir un film exécrable. On ne peut réprimer un ou deux jurons, entrecoupés d'un "Tout ça pour finir comme ça ?!", lorsqu'aux portes de la liberté, notre héros


se fait froidement descendre d'une balle dans la tête dans les toilettes. On a l'impression de la prendre entre les deux yeux en même temps que lui,


très déçu de cette fin pessimiste qui nous confirme que l'effort de s'être maintenu les paupières ouvertes avec les doigts était complètement vain. La BO est finement amenée par la passion du jeune homme, les personnages permettent de sortir du guet-apens narratif du "remake de Drive", mais on s'ennuie rapidement et fermement jusqu'au final qui nous réveille pour le pire. Râlant.

Aude_L
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Prédic' Césars 2021

Créée

le 11 avr. 2021

Critique lue 476 fois

1 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 476 fois

1

D'autres avis sur La Nuit venue

La Nuit venue
Val_Cancun
6

C'est beau une ville la nuit

Impossible de ne pas penser à "Drive" devant cette version sino-parisienne du film de Refn, située dans la mafia chinoise des VTC clandestins. On retrouve en effet la même ambiance urbaine nocturne,...

le 9 nov. 2021

10 j'aime

La Nuit venue
Cinephile-doux
6

Toutes les existences sont grises

Paris, la nuit. Toutes les existences de ceux qui y travaillent sont grises. Exploitation, esclavage moderne de la main d’œuvre et des corps. La nuit venue, premier long-métrage de Frédéric Farrucci,...

le 14 juin 2020

8 j'aime

La Nuit venue
JanosValuska
7

La nuit du carrefour.

Voici un très beau premier film, qui compense sa narration vaporeuse de premier long métrage par un bel appétit formel, captant un merveilleux Paris nocturne, tout en utilisant très judicieusement la...

le 9 févr. 2021

7 j'aime

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

38 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

35 j'aime